Millau : ils renfilent la blouse blanche pour vacciner à temps

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  • Un infirmier peut administrer une quinzaine de doses  par heure.
    Un infirmier peut administrer une quinzaine de doses par heure. Illustration
Publié le
loïc bailles

Plusieurs retraités du centre hospitalier prêtent mains fortes aux libéraux.

Laurent Fiolet n’avait jamais connu ça pendant toute sa carrière d’infirmier en psychiatrie à l’hôpital de Millau : être rappelé en renfort pour vacciner à temps les personnes volontaires au centre de la salle des fêtes du parc de la Victoire. Sollicité par le centre hospitalier de Millau, cet ancien de la maison, à la retraite depuis trois ans, a renfilé la blouse depuis le lundi de Pâques pour ce qu’il appelle "le plan Marshall". Avec 14 à 15 piqûres à l’heure, Laurent Fiolet n’a rien perdu de sa bienveillance, au contraire. "Quand j’étais en activité, j’administrais des piqûres et les patients n’étaient pas forcément d’accord alors que là, les gens sont demandeurs", plaisante-t-il. Il avait déjà refusé d’être envoyé en médecine au début de la crise. Cette fois, il n’a eu qu’à faire un test de piqûre pour avoir le feu vert afin d’épauler les actifs dans cette course contre-la-montre.

Le couple que forme Philippe et Catherine, infirmiers de l’hôpital à la retraite depuis, respectivement quatre et un an, s’est quant à lui porter volontaire pour se rendre disponible afin de vacciner la population millavoise. "On s’est aperçu qu’on avait peu de créneaux car il y a de plus en plus de volontaires", témoigne Catherine qui attend de commencer cette nouvelle expérience aux côtés de son mari.

Si les blouses blanches ne manquent pas de bras, les doses semblent s’écouler correctement. "Les personnes étant déjà inscrites, le processus est limpide", souligne ces retraités actifs.

Des patrouilles des forces de l’ordre

Les forces de l’ordre organisent tout de même des patrouilles, notamment en fin de journée, afin de décourager certaines personnes voulant se faire vacciner alors qu’elles ne sont pas inscrites.

Plutôt que de jeter les doses, certains arrivent à en bénéficier.

Au moment de se faire vacciner, Patrick Pes, conseiller municipal en charge de l’habitat, ancien cadre de santé à l’hôpital et pompier volontaire à la retraite, n’a pas hésité une seconde au moment où le docteur Sébastien Combes, secrétaire général du Conseil national de l’ordre des médecins du Sud-Aveyron, lui proposait cette nouvelle mission. " Aujourd’hui, je n’ai aucun mal à recevoir des ordres, il faut savoir rester à sa place", compare-t-il.

La direction de l’hôpital envoie un tableau aux bénévoles pour que chacun y inscrive ses disponibilités par créneau de deux heures, avec la possibilité de faire des journées complètes, du lundi au samedi. À chaque session, il y a six infirmiers : quatre qui vaccinent et deux qui préparent le matériel. Sur les quelque 68 professionnels de santé faisant office au vaccinodrome de Millau, ils seraient une quinzaine d’anciens du centre hospitalier à avoir mis leur retraite entre parenthèses, le temps qu’il faudra.

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Les commentaires (1)
Mickel Il y a 2 années Le 23/04/2021 à 19:49

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