Rodez. La Société des lettres, mémoire de l’Aveyron

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  • Bruno Ginisty et Pierre Lançon ont entre les mains des pièces exceptionnelles.
    Bruno Ginisty et Pierre Lançon ont entre les mains des pièces exceptionnelles.
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Philippe Henry

Au cœur de Rodez, veille, depuis bientôt 200 ans, une société savante. Mais au-delà du seul rôle de conservation d’un incroyable fonds du patrimoine aveyronnais, la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron contribue, par ses travaux, à l’archivage de l’Histoire du département, la petite comme la grande, la contemporaine comme l’ancienne. Rencontre avec ses coprésidents Jacques Frayssenge et Bruno Ginisty et le bibliothécaire de la société Pierre Lançon.

La Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron a pour objet l’étude de l’histoire et de l’inventaire du patrimoine, aussi bien naturel que culturel, du département de l’Aveyron (anciennement Rouergue), depuis 1836. Derrière ce principe, près de 450 membres travaillent inlassablement à défricher, raconter, raviver la mémoire du département.

Dès sa création, cette Société s’est donné pour objectifs de faire prospérer en Rouergue le progrès des lettres, des sciences, des arts et de l’industrie : "La Société avait pour but général de faire connaître le département de l’Aveyron […]. Pour y parvenir, elle répartissait son travail entre trois sections : lettres, sciences, arts […].

Le président (Hippolyte de Barrau) achevait sa déclaration en ces termes : "Parce que par son but spéculatif, l’histoire et la science, cette Société tend à nous élever à l’instruction qui, pour les peuples comme pour les individus, est le sceau de la considération ; Parce que par son but pratique, l’industrie, elle tend à procurer au pays ce bien-être matériel, cette aisance de la vie que tout le monde recherche." Aujourd’hui, pour Bruno Ginisty, coprésident aux côtés de Jacques Frayssenge, cette vénérable institution est plus que jamais ancrée dans la vie de la cité, et du département plus généralement.

Intervenants renommés

"La vitalité de la Société des lettres de l’Aveyron peut se mesurer au nombre et à l’épaisseur de ses publications", se félicite Bruno Ginisty. Malgré une année marquée par la pandémie et les restrictions sanitaires qui en ont entraîné des annulations de conférences, les activités de recherche de l’association se sont poursuivies. Pour nourrir leurs travaux, les chercheurs, universitaires, étudiants ou érudits ont à leur disposition une documentation exceptionnelle par son ampleur mais également sa rareté historique : le secteur des périodiques qui comprend, à lui seul, près de 600 titres ; le secteur des monographies regroupe 55 000 volumes environ (non compris les milliers de brochures et de tirés-à-part) dont 20 000 références pour le seul fonds aveyronnais, etc. Par exemple, des milliers de faire-part sont entreposés rue de Laumière : "Une aubaine pour les généalogistes qui ont de quoi nourrir leurs recherches", assure Pierre Lançon.

Ces documents sont vieux de plusieurs siècles. Et bien souvent uniques. D’autres sont également plus récents, comme des photographies du Rodez d’après-guerre, léguées par des donateurs ou des amis de la Société des lettres. Le fonds, devenu conséquent, s’est constitué au fil des années, et les objets recueillis sont si nombreux, que le musée Fenaille accueille depuis 1836 ses dons et dépôts, venant compléter une collection déjà riche et unique.

Par ailleurs, des intervenants "de très grandes qualités" font également "l’honneur de venir nous proposer des interventions qui ne sont pas seulement réservées aux membres de la Société des lettres", explique Bruno Ginisty. Pour ces derniers, une fois par an, est organisée une sortie "foraine", la prochaine aura lieu à Salles-Curan, le 5 septembre, en partenariat avec l’association des Amis d’Eugène Viala. Quatre séances académiques viennent rythmer l’année de la Société des lettres.

Sociabilisation

Bien plus qu’une simple société savante, les locaux de la rue de Laumière à Rodez, "sont aussi un lieu de sociabilisation". "On échange, on discute, on se rencontre, on confronte nos idées et l’on partage nos découvertes", glisse Pierre Lançon, bibliothécaire de l’institution. Certains présidents ont marqué de leur emprunte l’institution. À l’exemple de Robert Taussat, président de 1984 à 2004, qui a "a largement contribué au développement et au rayonnement de notre association, de sa bibliothèque et de son musée : le musée Fenaille", raconte Bruno Ginisty.

Le cœur de la Société des lettres reste la recherche. Une matière inépuisable que ses membres vont continuer d’exploiter, de transmettre.

Contact au 05 65 42 75 93 ou par mail soc.lettres.aveyron@orange.fr, www.societedeslettresaveyron.fr

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