Chapelle Saint-Jean-Baptiste et église Saint-Martial, emblèmes de la sauveté de Rieupeyroux

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Publié le
J.M.

Les deux monuments sont incontournables à Rieupeyroux.

La chapelle Saint-Jean- Baptiste, "celle qui résiste au vent". Que le visiteur emprunte la route de Villefranche-de-Rouergue ou bien celle de Rodez, il ne peut passer à côté du site de Modulance, à Rieupeyroux, sans voir trôner la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Du haut de ses 804 mètres d’altitude, ce puech attire l’attention et le petit édifice attise la curiosité du visiteur.

Pour s’y rendre, le visiteur devra s’élever sur une route pentue, autrefois chemin de croix emprunté lors de la procession du 24 juin, honorant saint Jean. Le voyageur trouve alors, par temps clair, un panorama circulaire du Cantal et des Pyrénées qui offre une vue sur une cinquantaine de clochers alentour. Véritable balcon sur les cent vallées, il n’est pas rare d’y croiser une poignée de photographes amoureux de paysages ondulés et de toitures de lauzes grises.

De prime abord, la chapelle a l’air d’un monument modeste et sa construction oscille entre hypothèse et légende. Pour les historiens, elle semble avoir été construite sur l’ancien emplacement d’un "fanum", lieu où l’on célébrait les premiers cultes païens. Point stratégique également par son emplacement en hauteur, elle permet de surveiller l’horizon et les potentiels assaillants de la sauveté. D’autres s’accordent à dire que c’est saint Martial, apôtre d’Aquitaine et du Limousin, qui fonda cet oratoire pour les premiers chrétiens de la région.

Enfin, la légende raconte que ce fut Ischafrède, seigneur des lieux, qui promit à saint Jean-Baptiste de lui construire ce sanctuaire si ce dernier veillait sur lui lors d’une attaque de brigands.

L’église fortifiée Saint-Martial, monument historique depuis 1923

De l’extérieur, le monument paraît austère et n’invite guère à pousser sa lourde porte. Cependant, l’intérieur surprend avec la lumière filtrée par les vitraux, éclairant sa nef unique de 31,5 mètres de long. Le monument actuel se dresse sur l’emplacement d’une première église romane construite au XIe siècle par la délégation de moines bénédictins venue s’installer en terre ségalie. De type gothique, l’édifice actuel a été achevé au début du XVe siècle. À titre défensif ou dissuasif, on y intégra un crénelage, un chemin de ronde, des mâchicoulis et la façade nord servie de mur de défense en faisant partie intégrante des remparts qui ceinturent la sauveté.

L’intérieur est un bel exemple de construction gothique, tout en hauteur et en légèreté. La coupole octogonale, preuve du génie architectural de ces moines, attire l’œil du visiteur. Les plus curieux se demanderont où mène cette petite porte, cachée au fond, à droite, de l’église. On y trouve un escalier à vis du XIIe siècle, d’une soixantaine de marches érodées par le temps. Cette tour d’accès mène initialement au chemin de ronde ainsi qu’au clocher.

Le grenier de l’église propose les vestiges d’une succession cloisons, séparant les pièces où il se pourrait que les moines entreposaient les céréales reçues en paiement de la dîme. Encore quelques marches de bois à monter et les cloches du village sont là. Depuis 1875, ces quatre cloches apparentes (et un clocheton extérieur) continuent à sonner. Autrefois rythmant le quotidien des villageois par l’Angélus ou les histoires de sorcières (car ces dernières faisaient tourner le lait qui était trait après le dernier Angélus) balayées au siècle des Lumières, aujourd’hui en donnant l’heure ou sonnant pour les tristes nouvelles.

L’architecture de l’édifice démontre le génie et le savoir des bâtisseurs bénédictins… sauf lorsqu’on connaît la véritable origine de l’église, au temps où le Ségala rieupeyrousain se nommait encore Modulance.

Lorsque le géant Gargantua propose au seigneur des lieux, Ischafrède, de construire la plus magnifique des églises du Ségala en 100 jours seulement, ce dernier accepte. Malheureusement, Gargantua a mis quelques jours de plus afin de monter le clocher jusqu’à ses 22 mètres de haut. Le seigneur ne daigna pas le payer. En quelques enjambées, le colosse monta alors au puech de Modulance, jeta de colère trois énormes pierres en contrebas (encore visibles dans la sauveté), essayant de détruire l’édifice qu’il venait de construire. Endormi au pied de la chapelle, le géant a été surpris par le seigneur et ses gardes, qui le ligotèrent et le tuèrent.

Quelque cent ans plus tard, au pied de Modulance, à Roubis, un paysan labourant son champ a découvert un os ressemblant étrangement à une omoplate… géantissime.

La chapelle Saint-Jean-Baptiste est fermée au public. L’église Saint-Martial est ouverte du mardi au dimanche. Visite commentée gratuite les mercredis matin d’été par l’office de tourisme Aveyron Ségala.

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