Aveyron : Arnaud Viala entre en campagne pour les départementales et la joue collectif
Le député du Sud-Aveyron a lancé officiellement sa candidature à la présidence du Département. Il a derrière lui 80 % de la majorité sortante.
Souriant et détendu, il semblait soulagé. Apaisé d’enfin pouvoir se lancer. Après des mois de discussions en coulisses, Arnaud Viala a démarré officiellement, lundi en fin d’après-midi, sa candidature pour les élections départementales.
D’abord dans son canton de Vézins (Raspes et Lévézou), mais surtout, pour la présidence. Cela fait près d’un an qu’il avait, auprès de ses proches, fait part de sa volonté d’y aller. Et si jusque-là il avait toujours refusé de s’exprimer sur le sujet, laissant à certains de ses proches (Jean-Claude Luche, Alain Marc) le soin de parler pour lui, cette fois, c’est le bon moment.
Casser les codes
Le député de la troisième circonscription de l’Aveyron, qui a déjà été élu, entre 2004 et 2015, a décidé de casser les codes. Dans cette élection par canton, il se présente avec une liste. Tout est prêt : les candidats sur dix-neuf des vingt-trois cantons, un slogan (L’Aveyron pour tous et tous pour l’Aveyron), un programme et même un clip de campagne. "Cette idée de me lancer est née d’un échange avec la plupart des gens qui sont là derrière moi, a-t-il expliqué lundi après-midi lors d’une conférence de presse à Salles-Curan en présence des colistiers de Raspes et Lévézou et en visio avec ses soutiens dans les 18 autres territoires. Cela nous a conduits à considérer que l’Aveyron méritait qu’on s’y penche et moi à m’interroger sur la place que je pouvais occuper dans ce débat. Si n’importe lequel d’entre eux avait manifesté le désir d’être à ma place d’animateur d’équipe, je l’aurais soutenu, je n’aurais pas nécessairement été candidat au conseil départemental si j’avais senti que la machine se mettait en ordre de bataille derrière quelqu’un d’autre."
Pas "d’animosité" contre Jean-François Galliard
Accompagné de 80 % de la majorité sortante, avec une équipe de "droite et de centre droit, mais sans volonté d’étiquetage partisan", il compte incarner "un projet pour l’Aveyron qui se décline canton par canton, mais qui s’adresse aussi à chacun des habitants en apportant une vision renouvelée". Défenseur d’un nouveau souffle, il s’engage donc contre le président sortant, Jean-François Galliard, qui avait annoncé, en décembre dernier, sa volonté de poursuivre à la tête du Département, mais qui voit là une bonne partie de son équipe actuelle s’en aller avec Viala. Cependant, ce dernier assure qu’il n’y a "aucune animosité, ni grief, ni de ma part ni de ceux de cette équipe envers le président actuel du conseil départemental. L’élection du président se fait en plusieurs étapes et nous avons bien conscience que pour pouvoir désigner un président, il faut commencer par être majoritaires dans le département de l’Aveyron sur les cantons. Je considère que cette réalité exige qu’il y ait un projet départemental et une équipe qui porte ce projet."
Un binôme contre le sortant
Cela ne va pas pour autant empêcher le "camp Viala" de placer Sylvie Ayot et Christophe Loubat sur le canton de Millau-2, dans lequel va se présenter Galliard. "Il a signifié depuis un moment à Sylvie Ayot, sa binôme actuelle, qu’il ne voulait pas repartir avec elle, a justifié le député. Comme elle souhaite continuer, c’est normal qu’elle se présente." Sur les cantons Aubrac et Carladez et Lot et Dourdou où les sortants, de droite, par fidélité envers le président sortant n’ont pas souhaité intégrer son mouvement, il ne placera personne.
Officiellement en campagne, Arnaud Viala va désormais pouvoir avancer au grand jour et dérouler, dans les prochaines semaines, son programme.