Saint-Affrique : la ferme de La Cazotte engagée dans l’agrobiologie

  • Alain Hardy, directeur de la ferme de la Cazotte, dans une parcelle d’agroforesterie plantée il y a cinq ans.
    Alain Hardy, directeur de la ferme de la Cazotte, dans une parcelle d’agroforesterie plantée il y a cinq ans.
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Centre Presse Aveyron

Les actions se multiplient depuis les années 2000 au lycée agricole.

La ferme du lycée agricole public de La Cazotte s’étend sur 246 hectares. Son cheptel comprend 610 brebis lait, 80 brebis viande de race Lacaune, une vingtaine de génisses Aubrac et 23 chevaux New Forest, c’est-à-dire des doubles poneys, pour les travaux pratiques de la filière équine et équestre du lycée attenant.

Tous les animaux servent de support pédagogique aux élèves. Côté salariés, la ferme dispose de 4,5 équivalents temps plein, soit cinq salariés, deux apprentis et le directeur Alain Hardy. "On est engagé en agrobiologie et 110 hectares sont labellisés en agriculture biologique par Ecocert, explique ce dernier. Sur la globalité de la surface, on fait attention à mettre en œuvre des pratiques agricoles vertueuses sur la partie conventionnelle avec la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, voire l’arrêt quand c’est possible. Sur l’exploitation, on a une démarche très active sur l’environnement. Elle concerne la conservation et la plantation de haies, la restauration de mares agricoles, et la prise en compte de la biodiversité dans nos pratiques." Et de citer l’augmentation de la surface de terre en prairie naturelle ou de très longue durée.

Trois km de haies replantées

La ferme de la Cazotte a débuté cette nouvelle approche dans les années 2000. Aujourd’hui, elle compte quasiment trois kilomètres de haies replantées, ce qui la place à la première place dans le département au niveau des exploitations agricoles. Il s’agit de haies champêtres mises en place en association avec Arbres, haies, paysages d’Aveyron (AHPA) et le Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Ces haies sont constituées d’essences naturelles comme les églantiers, les prunelliers, les frênes, les cornouillers sanguins, les aliziers, les viornes champêtres, etc.

"Dans le même esprit, on a mis en place une parcelle d’agroforesterie il y a maintenant cinq ans, indique Alain Hardy. On y a planté des arbres dans des parcelles destinées au pâturage pour protéger la prairie. Ceci afin de permettre des conditions de pâturage plus satisfaisantes aux animaux. Il faudra une quinzaine d’années pour bien en mesurer les effets. L’idée étant d’aller vers d’autres pratiques agricoles provoquées par le réchauffement climatique."

Biodiversité

Dans cette parcelle de deux hectares, les responsables de La Cazotte ont pris en compte la biodiversité en ne plantant que des arbres qui fleurissent comme les merisiers, cormiers et tilleuls. L’idée étant de favoriser les insectes butineurs et pollinisateurs. "Au niveau agronomique, on commence à constater des effets agricoles favorables sur le maintien des sols arables, avec une limitation de leur érosion, souligne Alain Hardy. Il y a une amélioration du rendement sur les parcelles conduites en bio. Globalement, le milieu agricole est de plus en plus sensibilisé au maintien de la biodiversité et plus globalement aux pratiques environnementales. On est dans un territoire préservé. Mais ce qui menace en particulier, c’est l’aménagement lié au développement urbain mais aussi la démocratisation des énergies renouvelables qui ne prennent pas assez en compte la richesse de nos territoires."

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