Sud-Aveyron : gel et sécheresse compromettent la récolte de miel

  • L’apiculteur Michel Rives verse du sirop dans le nourrisseur. L’apiculteur Michel Rives verse du sirop dans le nourrisseur.
    L’apiculteur Michel Rives verse du sirop dans le nourrisseur.
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Centre Presse Aveyron

L'année est compliquée pour les arbres fruitiers et donc, indirectement, pour les abeilles.

Les abeilles ont faim, soif et froid, la récolte de miel de printemps semble compromise. En tout début de saison tout allait bien. Après un hiver froid, les températures étaient devenues clémentes. Les premières fleurs attiraient les abeilles, on les voyait sur les moutardes sauvages, les prunelliers, les amandiers et les néfliers.

Les fleurs étaient visitées par les ouvrières qui ramenaient à la ruche du nectar et de grosses pelotes de pollen coloré.

Le gel a détruit les fleurs et les abeilles ont dû consommer le nouveau miel

En début d’après-midi, les nouvelles butineuses dansaient en zigzaguant devant les ruches en soleil d’artifice. Cette danse spectaculaire permet aux abeilles de se repérer pour retrouver leur ruche. Une fois la danse terminée, les abeilles partent pour la première fois chercher leur provende. La floraison des cerisiers et des mirabelliers battait son plein. Le miel était stocké dans les rayons et le couvain augmentait sans cesse.

Et puis, d’un seul coup, le gel est venu et a détruit les fleurs. Les abeilles ont consommé le nouveau miel. Le froid a perduré et la sécheresse s’est installée. Les abeilles n’avaient plus de fleurs d’arbre pour faire leur provision. Or, les arbres en période de sécheresse trouvent de l’eau en profondeur et leurs fleurs sont pourvues de nectar. Les fleurs des prairies dont les racines sont superficielles ne trouvent pas d’eau. Les fleurs des champs étaient bien là, épanouies et belles, mais sans nectar.

Nourries avec du sirop pour les sauver

Alors les ruches ont commencé à avoir faim, le couvain n’était plus assez chauffé et les abeilles inquiètes sont devenues nerveuses et peu commodes. De toute urgence, il a fallu nourrir les colonies avec du sirop, que l’apiculteur déverse dans les nourrisseurs individuels de chaque ruche.

Les apiculteurs se sont concertés, la disette est générale. À Compeyre, sur les ruchers de Jean Blanchot et de Luce Deroussi, les abeilles doivent être nourries. Il en va de même à Millau chez Serge Henry et à Creissels sur les ruchers des Combes Hautes. La saison apicole débute bien mal, cette année dans le Sud-Aveyron. Les abeilles devront être alimentées jusqu’aux prochaines pluies, à moins que de nouveaux arbres fruitiers à floraison plus tardive ne prennent le relais.

À Montflou, les pommiers de Bernard Veyssier sont en fleurs et les abeilles sont à l’ouvrage. Par contre, dans les prairies de Compeyre, on observe très peu d’abeilles sur les fleurs des champs. Si la pluie n’arrive pas vite, il va falloir transhumer les ruches pour sauver les colonies, et pour espérer récolter un peu de miel de printemps.

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