Le Ruthénois Jean Pourrat, hors des sentiers battus

Abonnés
  • C’est à Paris, où il vit désormais, que Jean Pourrat s’est mis à la course à pied. Ce qu’il préfère encore, c’est la partager.	DR
    C’est à Paris, où il vit désormais, que Jean Pourrat s’est mis à la course à pied. Ce qu’il préfère encore, c’est la partager. DR
Publié le
Lola CROS

Ancien rugbyman, âgé de 28 ans, il a découvert la course à pied sur le tard. De l’organisation de courses à contre-courant jusqu’à l’édition d’un livre sur "les petites compétitions locales" à faire une fois dans sa vie, le Ruthénois trace sa route.

Entre le rugby, qu’il a pratiqué près de quinze ans, et la course à pied, le cœur de Jean Pourrat balance. S’il a choisi la seconde, c’est pour "courir librement sans avoir quinze mecs qui cherchent à te couper en deux". Quoique l’idée-même de "courir après un mec simplement pour le dézinguer" pourrait parfois le titiller. Son humour, le jeune Ruthénois l’a mis, depuis quatre ans, au service de sa passion. à côté de son travail dans le marketing d’influence, c’est à l’organisation de courses décalées dans Paris et dans l’écriture d’articles consacrés à ce sport qu’il s’adonne.

"Le constat, que j’ai partagé avec des amis, c’est que les compétitions traditionnelles ont souvent la même saveur : les coureurs ont un planning de préparation sur plusieurs semaines, mangent des pâtes la veille, déroulent leur course, récupèrent la médaille et vont se coucher, explique Jean Pourrat. On a voulu prendre le contre-pied des formats classiques". C’est de là qu’est née l’envie d’organiser des "Secret Race" dans Paris. à chaque course, seules trente places sont disponibles. Le coureur ne reçoit que 24 heures avant le départ le point de rendez-vous et ne découvre, que sur la ligne de départ, le tracé et les "règles du jeu".

Des courses insolites

Et l’organisateur de reprendre : "Par exemple, une fois, nous avons donné rendez-vous sur le quai d’une station de métro. Tous les coureurs devaient prendre ce métro et le top départ, c’était l’ouverture des portes du métro à la station suivante. Seule règle : le premier arrivé à la Tour Eiffel a gagné, à eux de décider de leur itinéraire. Une autre fois, c’était de l’Arc de Triomphe à Montmartre. Mais, on ajoute une part de chance pour ne pas miser que sur la performance."

Dans le même élan, le galopeur entre dans l’équipe de "Jolie Foulée", média associatif autour du "running". Tests de baskets, rencontres avec des athlètes, souvenirs de compétitions : autant de sujets, toujours avec un pas de côté stylistique, que "Jolie Foulée" a voulu transformer en livre cet hiver, avec Jean Pourrat aux manettes.

Cent kilomètres par semaine !

"Une idée qui a germé pendant le confinement, quand tous les événements sportifs étaient à plat, se souvient l’intéressé. Je bouquinais un guide de randonnée, et ça m’a donné envie de partager des petites courses cool et décalées, à faire pas loin de chez soi. Nous en avons compilé trente à faire avant de mourir". Parmi les trente, figurent quelques tracés aveyronnais, plutôt vantés pour la richesse de leur ravitaillement. Toute la matière, visuelle et textuelle qu’avait déjà "Jolie Foulée", a été mise en musique par un autre Aveyronnais, Quentin Tourbez (lire aussi L’Aveyronnais n°129 du 21 mars 2021).

Edité à 500 exemplaires grâce à une campagne de financement participatif, le livre "Jolie Foulée" a été réimprimé en avril. Un succès qui donne des idées à Jean Pourrat pour la suite : "Alors pourquoi pas une parution, demain, sur des portraits d’athlètes ?". Marathonien, traileur, sur route comme sur piste, avec une moyenne de 100 kilomètres courus par semaine, à 28 ans, Jean Pourrat n’est pas du genre monomaniaque mais plutôt à courir plusieurs lièvres à la fois. Avec du sérieux, pas plus qu’il n’en faut. S’il dit préférer "courir seul que mal accompagné", c’est pourtant la "dimension sociale" du "running", avant, pendant et après l’effort, que le Ruthénois préfère. "Quand on court, c’est d’abord contre nous-mêmes avec chacun son chrono, sa performance et ses objectifs, concède-t-il dans un grand sourire. On sera toujours le nul de quelqu’un ! Mais moi, ce sont clairement les rencontres qui m’ont fait progresser dans ma course et qui m’éclatent aujourd’hui. Peu importe le niveau, je me suis fait à l’idée que je ne ferai jamais partie des meilleurs."

"Jolie Foulée" (32€) sur commande sur le site internet joliefoulee.fr.
Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?