La Gageoise Axelle Berthoumieu, une internationale de rugby qui ne se prend pas la tête !

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  • Pièce maîtresse de Blagnac et internationale A, Axelle Berthoumieu est une 3e ligne aile qui aime participer au jeu.	DR
    Pièce maîtresse de Blagnac et internationale A, Axelle Berthoumieu est une 3e ligne aile qui aime participer au jeu. DR
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Rui DOS SANTOS

Formée à Espalion, jouant à Blagnac, âgée de 20 ans, la 3e ligne aile, étudiante à la faculté de droit de Toulouse, possède un joli CV avec, notamment, quatre sélections en équipe de France..

"Allo, bonjour. C’est Annick Hayraud. On a besoin de toi ! Tu as fait de bons matches et j’ai envie de te prendre avec nous pour ce déplacement". Axelle Berthoumieu se pince, elle n’est pas sûre d’avoir bien entendu. Alors qu’elle sortait d’un stage de deux semaines avec l’équipe de France féminine de rugby des moins de 20 ans et qu’elle se préparait à disputer alors deux rencontres amicales contre l’Angleterre en aller-retour, elle a donc reçu un coup de téléphone de la manager des Bleues. L’Aveyronnaise n’a pas oublié : "J’étais sur le départ. Cet appel était vraiment inattendu. J’étais sincèrement super "choquée" car je ne m’attendais pas à filer directement avec les "grandes". Je travaillais dur pour figurer un jour au sein de cet effectif mais je n’imaginais que çela arriverait aussi vite." Du coup, pas de "crunch" au menu mais la 5e et dernière journée du tournoi des VI nations.

Elle s’est retrouvée titulaire contre l’Italie, à Padoue, le 17 mars 2019. Cette date est inscrite en lettres majuscules sur son curriculum vitae. Remplacée à la 72e minute de jeu et malgré un revers qui a coûté la deuxième place aux Françaises, elle s’en souvient comme si c’était hier : "Sportivement, c’était fort ! Il y avait de l’enjeu et je ne voulais pas décevoir. Beaucoup de personnes me disaient que je n’avais rien à perdre. Je trouvais, au contraire, que j’avais un défi à relever". Un rêve venait, en tout cas, de devenir réalité pour elle, alors qu’elle n’avait que 18 ans.

Née à Rodez, le 9 juillet 2000, Axelle Berthoumieu a grandi à Gages, sur la commune de Montrozier, avec ses parents et Jordan son frère aîné. Après avoir goûté au football, au tennis, à la gymnastique et au handball, des potes l’ont invitée à découvrir le rugby à Espalion. Le virus ne circulait pas dans la famille puisque seul son grand-père maternel avait pratiqué ce sport, du côté de Bourgoin. "Ma mère était réticente au début mais j’ai fini par la convaincre, se souvient l’intéressée. Dès le premier entraînement, j’ai été emballée. Pourtant, c’était en mixité et j’étais la seule fille." Elle a été très vite repérée mais elle a dû ronger son frein... Trop jeune ! Tant et si bien que, lors de la dernière année de collège, elle s’entraînait (avec les garçons) mais ne pouvait pas jouer, si ce n’est avec la sélection de l’Aveyron féminine.

Fer de lance de l’équipe de Blagnac, quatre sélections chez les Bleues

Tout en intégrant le Pôle Espoirs de Jolimont à Toulouse, la 3e ligne aile a passé deux ans à Castres, avant de signer à Blagnac, en Top 16, équipe à laquelle elle est toujours fidèle et qui fait aujourd’hui partie des places fortes de l’ovale féminin à travers l’Hexagone. "J’ai adhéré à l’esprit blagnacais dès le premier contact et je n’ai pas réfléchi longtemps", souligne-t-elle. La concurrence était forte puisque le Stade toulousain était également sur les rangs. "Je n’étais pas à l’aise au début, très stressée, mais l’intégration s’est faite finalement assez naturellement. Au bout de trois entraînements, j’étais adoptée, explique l’Aveyronnaise. Avec les grandes, je n’ai pas été gênée par l’impact, mais ça allait beaucoup plus vite." Ses atouts ? Elle accepte de se pencher sur la question : "J’ai choisi le poste de 3e ligne aile pour ne pas être enfermée dans la mêlée. J’aime toucher le ballon, participer au jeu. Mais, aussi, défendre, plaquer". Force est de reconnaître qu’elle "tombe de la viande" !

Sélectionnée en équipe de France à 7, avec laquelle elle a été sacrée championne d’Europe à Vichy, avec un ticket pour les Jeux olympiques de la jeunesse à Buenos Aires, en Argentine, où les Françaises ont décroché la médaille d’argent ("C’était fou, j’ai adoré !"), Axelle Berthoumieu a alors été retenue chez les moins de 20 ans. Avec un passage éclair puisque Annick Hayraud a donc très vite pensé à elle pour les A. Elle compte quatre capes chez les Bleues (une victoire, un nul, deux défaites) avec, après le baptême à Padoue, la tournée américaine d’été à San Diégo, où elle est rentrée à deux reprises (20 minutes de jeu au total) face à l’Angleterre et aux états-Unis, puis, en octobre 2020, un nouveau match des VI nations en écosse (13-13).

Depuis, plus de coq sur la poitrine ! "J’ai vécu une grande déception, avoue l’intéressée. Il a fallu gérer le stress, la fatigue, et la découverte du haut niveau n’est pas un long fleuve tranquille. J’ai payé mes erreurs mais, c’est aussi ça l’apprentissage." Appelée pour les stages tricolores, elle a continué de "travailler dur" mais, si le rugby garde toujours "une place très importante", elle a décidé de "ne pas compter que sur ça". Titulaire d’un bac L, actuellement en fac de droit à Toulouse, elle est affirmative : "Je me concentre sur les études, j’aimerais bien valider la première année." Avant d’embrasser peut-être une carrière dans la police...

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