Rodez. Les Parisiens de plus en plus nombreux à quitter la capitale pour s'installer dans l'Aveyron

Il y a un mois, Rodez brillait en obtenant une très bonne place dans le classement des communes où il fait bon vivre du JDD. Il y a quelques jours, l’Aveyron est apparu dans un autre classement particulièrement intéressant qui prouve son attractivité grandissante. Le site internet Cadreemploi.fr, qui traite de l’emploi des cadres, mais sert aussi de plateforme pour accueillir des offres d’emploi, a mené une enquête auprès des travailleurs parisiens. Sur la période allant de mars 2020 et à mars 2021, le nombre de cadres franciliens consultant les offres d’emploi en région a augmenté de 31 %. "Désormais 1 cadre francilien sur 5 cherche un emploi dans une autre région que l’Île-de-France", constate le média, qui réalise chaque année un baromètre des envies de quitter Paris. "Le désir de mobilité de cette catégorie de salariés privilégiés n’est certes pas nouveau. Mais désormais, 83 % des cadres franciliens envisagent une mobilité régionale. Ils expriment leur ras-le-bol du stress, du coût de la vie trop élevé et des transports bondés." Et lorsqu’ils consultent des offres d’emploi loin de l’Ile-de-France, les cadres recherchent en premier lieu des endroits bien reliés à la capitale par le train. Ainsi, la Gironde (12 % des consultations) et le Rhône (11 %), la Loire-Atlantique (9 %) et les Bouches-du-Rhône (7 %) apparaissent en haut du classement. Des bassins d’emploi à moins de trois heures maximum de la capitale et facilement accessibles par le train comme par l’avion. Mais derrière les mastodontes que sont les agglomérations de Bordeaux, Lyon, Nantes et Marseille, apparaissent (4 % des recherches) d’autres territoires au milieu desquels se trouve l’Aveyron. Le département se classe au même niveau que le Nord (Lille), l’Île-et-Vilaine (Rennes), la Haute-Garonne (Toulouse) et les Alpes-Maritimes (Nice).

Prix des logements attractifs et haut débit

Une position pour le moins surprenante aux côtés de très grandes villes, et de zones urbaines beaucoup plus importantes, qui valide la stratégie d’attractivité du territoire menée depuis plusieurs années.

En période post-crise sanitaire, l’Aveyron a pas mal d’atouts à faire valoir, notamment son environnement et ses zones rurales, de plus en plus intéressantes pour les familles qui veulent se mettre au vert. Le prix des logements, beaucoup moins cher que dans les métropoles est également un gros plus, même si les professionnels de l’immobilier notent une difficulté de répondre aux attentes de ces néoruraux, intéressés pour s’installer localement. En effet, il n’y a pas pléthore de terrains constructibles et l’offre de logements existante n’est pas forcément en adéquation avec la demande.

Par ailleurs, le déploiement à marche forcée, du très haut débit sur le territoire, qui devrait être terminé d’ici à deux ans, est devenu, là encore après le Covid, un véritable atout pour le télétravail. Les récentes annonces liées aux transports, avec un chantier de rénovation sur le train de nuit entre Rodez et Paris, mais aussi le financement de la LGV entre Toulouse et Bordeaux, rapprocheront encore un peu plus, et mieux l’Aveyron de la capitale, seront aussi, à moyen terme, des argument intéressants pour faire venir cadres.

Reste maintenant à faire en sorte de passer le cap de la recherche d’emploi et attirer réellement ces familles qui ont un pouvoir d’achat intéressant qui pourraient avoir des répercussions sur de nombreuses branches économiques locales. Ce sujet sera à l’évidence l’un des points majeurs sur lequel devra travailler la prochaine mandature départementale.