Millau : Avant la réouverture des terrasses, les professionnels sont sur le pont

Depuis un mois, ils faisaient les vendredis à emporter, les jours de marché, autour de l’olivier de la placette et servaient cafés et boissons. La formule vivra sa dernière édition, cette semaine. Okfé fera le pont, la semaine prochaine pour repartir d’un bon pied. Le compte à rebours est commencé.

Le 19 mai, à l’instar de ses confrères, le restaurant reprend du service en terrasse. "On ne connaît pas encore le protocole sanitaire. En temps normal, nous avons une petite centaine de places", explique Grégory Viguier, co gérant avec David Capony. Il est en plein jardinage. Objectif, végétaliser sa grande terrasse.

"Il faut remettre les cuisines en marche"

À l’intérieur aussi, on s’active. "Il faut remettre les cuisines en marche, refaire les commandes. On travaille beaucoup en frais et on ne sait pas si les fournisseurs pourront suivre."

Contrairement à certains de leurs confrères, Grégory et David ne peineront pas au niveau des ressources humaines. "On est une équipe de huit à l’année et cela permet de voir venir. Sur l’été, on recrutera s’il le faut mais cela risque effectivement d’être un peu compliqué." Il faut aussi reprendre des habitudes, des rythmes et des réflexes de travail un peu rouillés après ces longs mois d’inactivité.

"On se prépare physiquement aussi, moi c’est le vélo, mais le sourire des clients va nous donner la forme", assure Grégory.

"S’il pleut, c’est mort"

L’aspect social est vraiment ce qui manque aux professionnels "On est impatient de revoir du monde. L’aspect social est ce qui manque à tous les Français. Revivre et retrouver une vie presque normale, voir d’autres gens", confirme Gilles Taurines. Il tient la Mangeoire, une institution créée par ses beaux-parents, il y a 55 ans, avenue de la Capelle. Il a déjà des réservations. "La carte va être au jour le jour, avec légumes du coin, viande de l’Aubrac et poisson de la Méditerranée, en circuit court." Il rouvrira avec ses "fidèles lieutenants de compétition. On va faire entrer le minimum des employés au début, les apprentis aussi et on verra ensuite, par rapport aux conditions de chômage partiel, si on n’ouvre pas le soir par exemple."

Avec une trentaine de professionnels, pendant le confinement, il a fondé l’Horedac, une association regroupant des gérants d’hôtels, restaurants et discothèques de Millau. "Cela ne court-circuite pas l’UMIH. Ça a été créé localement pour se soutenir, on est tous dans le même bateau."

Avec une navigation encore à vue et qui craint les coups de mer. "S’il pleut, c’est mort", disent-ils tous à l’unisson.

Gratuité pour 2021

Boulevard de l’Ayrolle, Alexandra Zanarelli, propriétaire du café brasserie L’Audience, depuis six ans, passe sa terrasse au jet d’eau. Son bar est fermé depuis le confinement. Alexandra est allée travailler à l’extérieur comme infirmière.

"Ouvrir, avec quel protocole, c’est encore la question, je ne sais pas si je vais proposer à manger tout de suite".

Sa terrasse a une capacité de 60 personnes. " Je m’entends très bien avec mes voisins donc on pourra faire des compromis. La mairie nous a assuré la gratuité pour 2021."

Alexandra ouvrira son café tous les jours, sauf le dimanche matin, pour dormir un peu. "Je cravache seule, comme ça, cela n’aura pas d’impact sur d’autres personnes en cas de difficultés."