1 200 km en courant pour célébrer le jumelage Rodez - Bamberg

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Les journaux régionaux de l’époque ont relaté l’aventure des Ruthénois partis rejoindre Bamberg à pieds. Repro CP
Maurice Pierre faisait partie de ces Ruthénois qui ont parcouru la distance. Ils mettront une semaine pour boucler les 1 200 kilomètres qui relient les deux villes, en courant jour et nuit. Photos José A. Torrès

Faits divers, Rodez

Publié le 07/05/2021 à 08:00

Philippe Henry

Au mois d’avril 1985, une vingtaine de coureurs se sont élancés depuis la place d’Armes, direction Bamberg en Allemagne. Une semaine plus tard, les Ruthénois ont bien franchi la lignée d’arrivée où l’accueil avait été plus que chaleureux. Une aventure que Maurice Pierre a vécue aux premières loges et dont il se souvient aujourd’hui.

Le départ avait été donné en avril 1985, depuis la place d’Armes. Direction Bamberg, en Allemagne, pour une course de 1 200 kilomètres. "Nous avions vu que Millau avait fait la même chose avec sa ville jumelle. Alors pourquoi pas nous", explique tout simplement Maurice Pierre, l’un des organisateurs de cet événement qui avait fait beaucoup de bruit à l’époque. Une course lancée à l’occasion du15e anniversaire du jumelage entre les deux villes.

Quelques semaines plus tôt, séduits par le projet, plus d’une vingtaine de personnes avaient apporté leur concours à cette course. "Il nous fallait beaucoup de monde pour la recherche de sponsors, l’organisation de la logistique, des repas, etc.", détaille Maurice Pierre.

Celui-ci garde en mémoire plusieurs images. D’abord celle de la place d’Armes où les voitures arboraient les couleurs des boutiques soutenant l’initiative, les embrassades avec les familles… Avant de quitter Rodez, direction Bamberg, pour ce périple de 1 200 kilomètres. "Nous avions recruté des sapeurs-pompiers, des policiers, du personnel de la mairie de Rodez, etc. Notre objectif était de couvrir la distance en courant, en nous relayant nuit et jour", se remémore Maurice Pierre.

Forêt-Noire

Les kilomètres défilent sous les semelles des participants. Les paysages aussi. "Je me souviens de notre arrivée à Lyon où nous avions été pas mal embêtés par la police, puis du passage de la frontière et de notre parcours dans la Forêt-Noire, un moment inoubliable, sous la voûte étoilée", raconte Maurice Pierre. Une semaine après leur départ, les coureurs atteignent Bamberg. "Nous avions de très bons coureurs, grâce à eux, nous avons été plutôt rapides", sourit-il.

Arrivés en Allemagne, " nous avons reçu un accueil plus que chaleureux. Les soirées étaient, pour certains bien arrosés… Si certains ont dû rentrer rapidement en France, d’autres sont restés quelques jours pour profiter de ce moment".

Et, outre-Rhin, "nous avions été surpris par l’enthousiasme des gens sur place, Certains nous ont même suivis afin de voir si nous ne trichions pas, si nous courions bien tout le temps de la course !", se souvient Maurice Pierre. Aujourd’hui, il reste au coureur d’autrefois les médailles commémoratives, les coupures de presse et les souvenirs. Mais ce qu’il retient avant toute chose c’est "cette amitié qui s’est renforcée au fil des kilomètres. Ce fut un moment inoubliable".