Émilie Picou enseigne le français et joue aussi avec les mots dans un autre registre
"Très fière" de ses racines nord-aveyronnaises, âgée de 33 ans, elle est prof dans un collège situé en région parisienne. Elle s’adonne également à la musique, son autre passion. Et vient d’ailleurs de sortir un EP, qui propose quatre titres.
"Le temps a beau passer", "Créer", "Tes doigts qui courent" et "Mon âme pleure". Voilà les quatre titres qui figurent sur l’EP - pour extended play en anglais (un format musical comptant plus de pistes que le single) - baptisé "Mon âme au vent". Le premier bébé artistique d’Emilie Picou vient de sortir. Ces morceaux sont à découvrir sur "Y’a d’la joie", la chaîne YouTube de la chanteuse, citoyenne du monde.
Si elle est née à Nogent-sur-Marne, le 3 décembre 1987, si elle a grandi à Rosny-sous-Bois, ses quatre grands-parents sont aveyronnais : d’Entraygues, de Saint-Symphorien, du Bassin, de Cassuéjouls. Mais, trait d’union entre toutes ces racines, la maison familiale est à Sainte-Geneviève. C’est d’ailleurs là, sur les bords de l’Argence, qu’elle a passé toutes ses vacances, enfant et adolescente. Et où elle continue de venir régulièrement : "C’est le lieu de retrouvailles. Celui qui rime avec souvenirs joyeux d’été et fêtes de famille. J’apprécie l’authenticité de ce territoire et des personnes qui y vivent. Je m’y pose avec grand plaisir pour vivre des parenthèses qui me ressourcent. J’y tiens !".
Après des études classiques et un bac ES en poche, Emilie Picou a choisi une classe prépa littéraire, puis une licence lettres et philosophie à La Sorbonne, avant le Capes. Diplômée en 2009, elle a enseigné le français, depuis la rentrée 2010, tour à tour, dans les collèges de Villemomble, Clichy et Aulnay, avant d’officier aujourd’hui dans les classes de 6e et 5e de celui de Saint-Exupéry, à Rosny-sous-Bois, là où... elle était scolarisée !
Une femme dans le vent !
Entre temps, elle s’est accordée une mise à disposition avec une année en volontariat de solidarité internationale (VSI). Direction le Bénin pour ce qu’elle a appelé "une expérience d’immersion dans ce continent africain qui m’attirait tellement". "J’ai vécu là quelque chose de fort, qui m’a marquée, reconnaît-elle. C’est à partir de là que j’ai assumé ma liberté. J’ai osé, il fallait le faire, et j’ai senti que j’étais appelée par d’autres horizons". Passionnée par la musique, ayant pris des cours au Conservatoire, joueuse de cabrette également, elle se contentait, jusque-là, de "pousser la chansonnette dans des fêtes de famille ou lors de soirées entre amis". Un voyage au Cap Vert et diverses rencontres ont été "le déclic" : "Cela m’a redonné confiance. J’ai écrit des textes et, de fil en aiguille, j’ai été au bout. Je me suis limitée à un EP car je crois qu’il aurait été très ambitieux et présomptueux de proposer un CD. Je voulais toutefois commencer le partage".
Emilie Picou a donc enregistré ces quatre titres dans le studio privé de Julien Javaux, à Rosny-sous-Bois. Si elle sait très bien qu’elle devra "se montrer patiente", elle est "certaine aussi que des portes vont s’ouvrir". Sans brûler ainsi les étapes, montant les marches une à une, elle a toutefois "très envie" de se projeter, convaincue qu’elle va "quitter l’éducation nationale" pour se consacrer "exclusivement à la musique". "Quand je serai grande, je ferai de très beaux concerts, assure l’artiste, avec un grand sourire et des étoiles dans les yeux. Je surprendrai peut-être le public, par exemple, en arrivant sur scène au rythme d’un morceau de... cabrette !". Et de poursuivre volontiers sur le sujet : "Je veux également faire du théâtre". L’Aveyronnaise ambitionne ainsi plusieurs cordes à son art. Le titre de son premier EP est donc "Mon âme au vent". "Le vent de la vie, de l’amour ou encore des voyages", conclut Emilie Picou, très inspirée. Sans oublier celui qui souffle sur l’Aubrac...
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