Arvieu. L’abbé Soulié, botaniste devant l’Éternel

  • Malaxis Paladusa  ou Malaxis des Marais. Malaxis Paladusa  ou Malaxis des Marais.
    Malaxis Paladusa ou Malaxis des Marais.
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CORRESPONDANT

Joseph Soulié naquit en 1868 aux Vialettes, à Salles-Curan. Quelque temps après sa naissance, c’est à Bonneviale que son père s’installe comme garçon de ferme. C’est ici que Joseph, Auguste, Louis Soulié, qui deviendra membre de la Société botanique de France, grandit, foulant le sol des prés, forêts et chemins arvieunois.

Il a probablement souvent longé un chemin qui longeait le Céor, sans même rêver qu’on l’appellerait un jour "sentier botanique". Après le décès précoce de sa mère, il est confié au curé de la paroisse qui le fait entrer au collège à l’âge de 10 ans. Il y apprend le latin, s’adonne principalement à la botanique et aux mathématiques. Séminariste, puis ordonné prêtre en 1892, il devient ensuite professeur de sciences pendant une vingtaine d’années. En 1888, à Salles-Curan, il avait fait la connaissance de l’abbé Hippolyte Coste (1858-1934), pour lequel la théologie, la philosophie et la botanique étaient les principales préoccupations. Une amitié s’est créée, jamais interrompue. Les deux botanistes aveyronnais publient en 1897 "Notes sur deux cents plantes nouvelles pour l’Aveyron" et ils signent ensemble, en 1913, un "Catalogue des plantes, ou Florule du Val d’Aran".

L’abbé Soulié, fâché avec les belles lettres, ne rédigera aucune publication seul. En 1910, il quitte le professorat et, grâce à l’abbé Coste, il est employé au château de Courbelimagne, dans le Cantal, par la fille d’Henri Jordan de Puyfol, riche collectionneur de plantes en herbier, cousin d’Alexis Jordan (1814-1917) et fidèle ami de l’un des meilleurs spécialistes de la flore d’Auvergne, Jean-Baptiste Caumel, en religion frère Héribaud-Joseph (1841-1917).

C’est pour ranger l’herbier de son père que mademoiselle Jordan l’embauche comme chapelain au château. Par manque de place dans son nouveau logement, l’abbé Soulié lègue à un ami une demi-tonne de plantes séchées. Au cours d’une excursion qu’il effectue tous les trois ans dans les Pyrénées-Orientales avec l’abbé Coste, il rencontre Dominique Luizet (1851-1930), pour lequel il récoltera de nombreuses saxifrages en compagnie de Louis Veguin (1858-1936).

La Grande Guerre met fin aux excursions de l’abbé Soulié. Fatigué par les kilomètres parcourus et les nuits à la belle étoile, Joseph Soulié s’éteint sur la terre aveyronnaise, à Rivière-sur-Tarn en 1930. Dépourvu de tout bien, il a laissé pour richesse le souvenir de ses herborisations dont le "Malaxis paludosa", "Malaxis des marais", qu’il avait observé à la tourbière d’Arvieu et mentionné comme nouvelle plante dans l’Aveyron en 1897 : "… curieuse orchidée assez répandue dans les monts du Lévezou, se montre tantôt très rare, tantôt abondante. Semble redouter aussi la très forte sécheresse et la trop grande humidité".

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