L'équation du génie existe, et, surprise, elle n'inclut pas le QI

  • Si l'on prend en compte la formule mathématiques de Craig Wright, Elon Musk serait un génie.
    Si l'on prend en compte la formule mathématiques de Craig Wright, Elon Musk serait un génie. Britta Pedersen / POOL / AFP
Publié le , mis à jour
Relaxnews

(ETX Studio) - Le génie ne dépendrait pas du QI, mais de l'impact et de la durée de l'œuvre d'une personne. Cette vision proposée par un professeur de Yale remet en cause une vision idéalisée et innée du talent qui dépendrait des seules capacités cognitives.

Les génies n'en finissent pas de faire couler de l'encre. Alors que de nombreux chercheurs, auteurs, journalistes ne cessent de percer leur secret, en tentant ici d'isoler un gène, ou là, une habitude à répliquer afin de devenir une personne remarquable, Craig Wright vient de publier un ouvrage qui bouscule nos préjugés. Ce docteur en musicologie apporte un nouvel éclairage sur une question que nous nous posons tous : comment être un génie ?

Dans "Les habitudes cachées des génies : au-delà du talent, du QI et de l'audace" ("The Hidden Habits of Genius : Beyond Talent, IQ, and Grit-Unlocking the Secrets of Greatness"), l'auteur détaille 14 traits de personnalité que les génies ont en commun dont l'éthique du travail, la résilience, l'originalité, l'imagination enfantine, une curiosité insatiable, la passion, la rébellion, l'obsession ou encore la concentration. Mais, plus étonnant, celui qui a passé plus de vingt ans à étudier la question a établi une "formule" : G=SxNxD. Elle ne contient ni mesure de l'intelligence, ni mesure de pouvoirs extraordinaires, mais une vision philanthropique de l'œuvre de la personne. Dans sa formule mathématique, G, le génie, équivaut à l'importance (S) de son impact, multiplié par le nombre de personnes touchées (N) et sa durée dans le temps (D). Autrement dit, plus une œuvre est connue et plus elle s'inscrit dans la durée, plus son auteur sera considéré comme un génie.

Si l'on en croit cette définition, des personnalités telles que Elon Musk ou Bill Gates font partie des happy few, ou encore les chanteuses américaines Lady Gaga ou Dolly Parton. D'autres talents, pourtant remarquables par leur performance sont exclus, comme le nageur Michael Phelps, moins connu. Il est pourtant le sportif le plus titré et médaillé des Jeux Olympiques.

Génie philanthropique

Interrogé par BBC Mundo, le professeur prend pour exemple le génie probablement le plus connu de l'histoire : "Je voudrais évoquer l'image d'un Albert Einstein seul sur une île abandonnée. En étant là, il a pu trouver E=mc², il a pu penser à la théorie de la relativité générale, etc., mais il n'a pas pu communiquer ses idées à qui que ce soit et nous n'avons jamais entendu parler d'Albert Einstein. Selon la définition de l'académie, Einstein serait toujours un génie. Selon ma définition, non, car il n'aurait aucun impact sur qui que ce soit dans le monde". Cette définition ouvre donc une nouvelle vision du génie, basée sur la philanthropie, plus que sur la performance.

La passion versus le QI

Si pour l'auteur, les capacités cognitives ne suffisent pas à pointer une personne hors norme, il affirme cependant qu'il est nécessaire d'avoir un QI supérieur à la moyenne (situé autour de 100) pour entrer dans la course. Pour autant, "il existe un certain nombre d'autres facteurs et motivations qui, à long terme, propulsent réellement une personne vers la grandeur et lui donnent la capacité de changer le monde". Le facteur le plus puissant serait la passion, car elle alimente, selon l'auteur, le travail acharné.

Récemment, un ouvrage de Fanny Nusbaum invoquait l'importance de l'environnement dans la possibilité ou non d'accéder à la "performance", terme préféré au génie. Preuve s'il en est que si les années passent, le génie reste, mais nous avons encore bien du mal à nous mettre d'accord sur son essence.

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