Restauration à Rodez : "Nos métiers ont changé"

Pourquoi avoir organisé ce salon dédié à l’emploi dans la profession de la restauration et de l’hôtellerie ?

On lance ce salon de recrutement du personnel pour tous les secteurs de l’hôtellerie et la restauration car depuis six mois on est à l’arrêt, et entre-temps, beaucoup ont changé d’orientation professionnelle. Ont goûté à une autre vie, le soir et le week-end. Depuis un mois, je suis alerté d’un peu partout sur la difficulté à recruter. Qu’il va manquer du monde au moment de la réouverture…

Il était urgent d’agir ?

Oui. C’est pourquoi nous organisons ce premier salon du genre. Il y aura des employeurs, des organismes de formation, Pôle emploi. Nous avons commencé à collecter les CV. Des annonces ont été passées un peu partout, et pas seulement en Aveyron, pour recruter. La cellule Aveyron recrutement a également été activée.

Y a-t-il des secteurs plus problématiques que d’autres ?

Celui de la cuisine l’est un peu car il est technique. Après, je le redis, c’est dans tous les secteurs que l’on a des besoins. On mise aussi sur ces gens qui ont peut-être envie de changer de région. On leur propose de venir en Aveyron avec la possibilité de trouver un emploi.

La situation vous inquiète ?

Oui. La difficulté de recruter nous inquiète. Parce qu’entre des entreprises qui n’arrivent pas à recruter et la disparition des aides, ce sont 30 à 40 % des entreprises qui fermeront en fin d’année si cela ne bouge pas. Et avec, c’est notre art de vivre à la française qui disparaît. C’est la raison pour laquelle nous avons également sollicité le concours de la Chambre de métiers. Nos métiers ont changé. Même s’il y a des horaires décalés, ce qui est le cas pour 33 % des gens qui travaillent, ils restent attractifs. Nous avons balayé devant notre porte. Oui, une génération a connu un métier dur avec des relations difficiles, à 60 heures par semaine. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas, même si on trouvera toujours des établissements qui ne respectent pas trop les relations. Aujourd’hui, on prend en compte les envies des salariés, les salaires sont bons, c’est une profession qui propose un ascenseur social rapide. Il y a aussi une vie d’équipe. La profession s’adapte et continue de le faire. Aujourd’hui, il y a d’ailleurs moins de turnover et plus de partage entre les équipes.

Une première réouverture est prévue le 19 mai, comment est-elle perçue ?

C’est bien. Mais l’on risque d’être confronté à quelques problèmes. Déjà, la météo ne nous sera ne semble-t-il pas favorable à ce moment-là. Puis, nous n’avons pas pour l’heure le cadre légal, avec notamment les jauges autorisées, pour savoir combien de clients on peut accueillir. Si la terrasse d’un restaurant ne peut accueillir par exemple que six clients, ce ne sera peut-être pas évident d’ouvrir… Mais ne faisons pas la fine bouche, nous avons une date. On remet en selle la collaboration avec les fournisseurs. Il nous tarde quoi qu’il en soit d’ouvrir. Six mois et demi, c’est long.