Villefranche-de-Rouergue. Villefranche : la future LGV devra convaincre les usagers locaux

La future ligne à grande vitesse (LGV) entre Bordeaux et Toulouse va-t-elle avoir des répercussions localement pour la gare de Villefranche-de-Rouergue ? Ses usagers en doutent. Conséquence directe de la décision de l’État d’accorder 4,1 milliards d’euros pour le projet de LGV, une nouvelle gare devrait voir le jour du côté de Bressols et Montauban. La préfecture du Tarn-et-Garonne serait ainsi à 2 h 50 de Paris, une heure de Bordeaux et dix minutes de Toulouse. Une aubaine au niveau des transports mais qui ne bénéficiera pas directement à Villefranche-de-Rouergue.

"C’est toujours une bonne chose quand on peut gagner du temps pour rejoindre Paris et être mieux desservi, reconnaît Philippe dont les enfants sont justement à faire leurs études dans la capitale. Mais actuellement, passer par Montauban, Cahors ou Rodez est déjà moins cher que de prendre le train d’ici et de faire la liaison par Toulouse ou Capdenac. Alors sauf si un train fait directement la liaison jusqu’à Montauban ou si la desserte de Toulouse est pensée avec cette nouvelle ligne, je doute qu’on voit beaucoup de retombées. Il sera toujours plus simple d’aller directement à Montauban par exemple et cela obligera donc souvent de prendre tout de même la voiture."

D’autres gares plus sollicitées

Pour Éric, venu travailler à Villefranche et qui repartait dans sa région natale du Pays basque, "ce trajet pourra être un plus si la couverture locale suit. La gare est présente mais si le passage à Capdenac est privilégié par exemple, cela rajoute des correspondances qui peuvent totalement éliminer le gain de temps. Pour ma part, j’utilisais la gare surtout pour relier Toulouse. C’est plutôt pratique même si le trajet inverse coûte deux fois le prix. Car le prix restera bien sûr décisif également." Michel, un autre usager régulier de la gare, apprécie la nouvelle mais attend surtout de voir le fonctionnement installé. "À une époque, on pouvait directement récupérer le train couchette, la nuit, d’ici pour remonter jusqu’à Paris. Maintenant, cela ne se fait plus de Villefranche, il faut aller à Capdenac. Alors que cette ligne se lance et nous verrons bien si les répercussions seront à notre gare ou à celles voisines. Si cela pouvait permettre plus de trains pour Villefranche, cela serait une bonne chose. Beaucoup sont déjà remplacés par des bus ou annulés. Espérons que ça change cette donne."

Il faudra toutefois se montrer patient pour voir un tel changement arriver. Le projet n’est véritablement prévu qu’à l’horizon 2030, le temps que les différents travaux soient réalisés.