À Sébazac, les produits en vrac emballent les rayons

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  • Kathy Guardino a quitté son emploi pour ouvrir son magasin et aller au bout de ses convictions.
    Kathy Guardino a quitté son emploi pour ouvrir son magasin et aller au bout de ses convictions. Centre Presse - José A. Torres
Publié le
Salima Ouirni

Les produits vendus en vrac répondent à une nouvelle façon de consommer, permettant notamment l’élimination des emballages plastiques. Kathy Guardino a sauté le pas et propose une nouvelle enseigne sur la zone du Causse Comtal. Rencontre.

En 2015, le marché du vrac représentait 150 millions d’euros de chiffre d’affaires. Six ans plus tard, il est de 1,3 milliard d’euros… Même chose pour l’ouverture de commerces : en 2016, on comptait à peine 20 épiceries en France, contre 700 aujourd’hui*. L’Aveyron et son chef-lieu Rodez n’échappent pas à cette tendance prônant l’écologie et la disparition progressive des emballages plastiques.

Kathy Guardino, qui partage ce type de conviction, a quitté un établissement bancaire où elle était salariée, pour monter son propre magasin de vrac. Il s’appelle. « Vrac O Drive ». « Cela faisait longtemps que je voulais me lancer. Dans ma famille, un jour quelqu’un m’a dit, va au bout de tes convictions ! ». Malgré une situation familiale prenante, Kathy Guardino a sauté le pas.

Elle vient donc de créer son drive (qui comportera un point physique de vente), sur la zone du Causse Comtal Nord. Les clients peuvent passer leurs commandes depuis le 7 mai. La jeune femme propose autant de l’alimentaire que des produits d’hygiène pour le corps et le nettoyage de la maison, des petits pots pour les bébés, pour les animaux, etc. Ces articles proviennent soit du département, soit de la région. « Je fonctionne par cercle. Je vais chercher au plus près, mais si je ne trouve pas je m’éloigne progressivement », souligne Kathy Guardino.

Ouverture du drive le 14 mai

La majorité des produits (chocolats, pâtes, farines, huiles, boissons…) sont estampillés « made in Aveyron ». Mais certains produits sont difficilement trouvables dans le département. C’est par exemple le cas de la brosse à dents ou du peigne en bambou. Pas facile non plus de trouver du dentifrice fabriqué en Aveyron. La commerçante a dû se le procurer en Bretagne (il est conditionné en pot et fait à base d’algues). En revanche, le savon exfoliant est fabriqué à Flavin, par « L’escargot des Sarradelles », le savon étant fabriqué à base de coquilles. 

 « Je ne dis pas que j’ai que du local ou du bio. Je fais aussi du durable et des produits raisonnés », confie la commerçante qui veut répondre, avant tout, aux clients soucieux du gaspillage alimentaire et de la pollution de la planète. 

Selon les enquêtes du Réseau Vrac, 37 % des clients achètent en vrac pour consommer les bonnes quantités. Comment dès lors fonctionnent ces enseignes pour limiter le gaspillage ? « Lors de la première commande, je donne le contenant, un pot en verre ou un sac en tissu, contre une consigne. Si le client rapporte le contenant propre et en bon état, la consigne sera créditée sur sa facture, en bon d’achat de 10 centimes », souligne Kathy Guardino.  On l’aura compris, les bocaux sont conditionnés in situ, avec la quantité commandée. Ces contenants sont ensuite lavés, stérilisés, séchés et rempli à nouveau. À l’infini. 

Un cadre légal favorisant le vrac

Cantonné à ses débuts aux produits comme les pâtes, les légumineuses ou les fruits secs, le vrac s’étend aujourd’hui à (quasiment) tous les produits. Si la tendance est là, c’est aussi parce qu’elle profite d’une législation encourageante. La loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec) du 10 février 2020 ambitionne de sortir du plastique jetable d’ici à 2040, de lutter contre le gaspillage (alimentaire) et de produire mieux… Par ailleurs, depuis le 1er janvier, les magasins ont désormais l’obligation d’accepter de vendre des produits à des consommateurs qui possèdent leur propre contenant.

De plus, le projet de loi « climat et résilience » promeut encore un peu plus le vrac. Il prévoit, par exemple, qu’une enseigne de distribution alimentaire de plus de 400 mètres carrés devra consacrer 20 % de sa surface de vente au vrac d’ici à 2030. En attendant, les consommateurs s’habituent doucement à ce concept. Car aujourd’hui, presque tous les magasins ont un rayon vrac, mais pour les hypermarchés, ils ne représentent qu’entre 0,2 et 2 % de leur surface de vente. Et malgré l’absence d’emballage (donc réduction du coût du produit fini), les produits vendus en vrac restent globalement plus chers.

Mais avec l’étendue des volumes achetés, ces produits pourraient bien être plus abordables, à l’avenir.

 

Source : Association interprofessionnelle Réseau Vrac. 
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