Assises de l'Aveyron : un violeur présumé au parcours chaotique

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  • L’examen des faits est attendu à l’audience d’aujourd’hui. Le tirage au sort des jurés a été effectué hier matin.
    L’examen des faits est attendu à l’audience d’aujourd’hui. Le tirage au sort des jurés a été effectué hier matin. Archives JAT.
Publié le
Philippe Henry

La cour d’assises de l’Aveyron s’est réunie lundi 10 mai pour juger un homme accusé d’avoir violé, violenté et séquestré une jeune fille, alors âgée de 17 ans, le 15 janvier 2019, à Villefranche-de-Rouergue. L’examen des faits se poursuit aujourd’hui encore.

Les jurés de la cour d’assises de l’Aveyron se sont réunis, lundi matin, pour juger des faits de viol commis le 15 janvier 2019, à Villefranche-de-Rouergue.

Ce jour-là, en fin de journée, la victime tout juste âgée de 17 ans, s’est retrouvée en compagnie de plusieurs connaissances rencontrées sur les berges de l’Aveyron. L’accusé, qu’elle a brièvement fréquenté auparavant, l’aurait ensuite conduit à son appartement pour y boire un verre. Mais lorsque la jeune femme a voulu quitter son appartement, il aurait commencé à devenir violent. D’après le témoignage de la victime, la scène se serait déroulée ainsi : alcoolisé, l’accusé a commencé à devenir agressif. Il l’aurait saisi par le cou, lui portant des coups au visage. Conduite de force dans la chambre, "il m’a balancé sur le lit et éteint la lumière", a raconté la victime, devant les enquêteurs. S’ensuit une relation sexuelle forcée.

Quelques dizaines de minutes plus tard, ils quittent l’appartement. Maintenue par le cou par son agresseur, la jeune femme serait parvenue à s’enfuir, profitant d’un moment d’inattention. Elle a trouvé refuge chez des amis qui ont prévenu immédiatement la gendarmerie vers 19 h 40, le soir du 15 janvier 2019. À l’hôpital La Chartreuse de Villefranche-de-Rouergue, les examens médicaux ont révélé des traces de coups, de morsures.

L’accusé nie les faits

Un psychologue ayant rencontré la victime a noté le traumatisme subi par cette dernière, a posteriori. De son côté, malgré des versions qui ont pu diverger au fil des auditions, l’accusé a toujours nié ces violences et ce viol. Incarcéré depuis à Villeneuve-lès-Magelone, il est défendu par Me Marylise Péchevis et Me Aude Widuch.

Après ce bref rappel des faits, le président de l’audience Philippe Piquet a convoqué différents experts (psychiatres, enquêteurs de personnalité) pour mieux définir la personnalité de l’accusé.

Né en 1997, il a subi une enfance ballottée entre Mayotte, l’île de la Réunion et la Métropole, avec des parents absents. Arrivé en France à l’âge de 13 ou 14 ans, il confie avoir traversé plusieurs années d’errance entre la région parisienne – où il aurait alterné des séjours dans des foyers et des nuits dans la rue –, les courts séjours chez de la famille à Montauban avant d’arriver à Villefranche-de-Rouergue. Pris en charge par une association, qui lui trouve un appartement, et quelques missions d’intérim, son quotidien se résume à peu de chose.

De multiples "zones d’ombre et d’incohérences", subsistent toutefois, selon l’enquêtrice de personnalité, dans un quotidien où l’alcool semble omniprésent.

"Rencontres bizarres"

"Nous ne savons pas qui il est réellement", finit-elle par conclure. Elle résume sa situation ainsi : "Il a eu parcours de vie semblable à ces mineurs non accompagnés, même s’il est de nationalité française. Il découvre la vie par la rue, il s’imprègne d’une logique violente. Il y a beaucoup de choses qu’on ne sait pas".

En fin de journée, le président Philippe Piquet a donné la parole à l’accusé : celui-ci a une nouvelle fois résumé son parcours, a décrit, avec ses mots, cette errance que les experts avaient déjà racontés, ses différentes rencontres amoureuses. "Je cherchais toujours à m’en sortir", dit-il à plusieurs reprises, le regard plongé dans le vide, et ce "malgré les gens bizarres" qu’il a pu rencontrer à Villefranche-de-Rouergue. " Je galérais tellement que j’ai vendu un peu de drogue ", finit-il par lâcher et d’évoquer sa relation avec la victime. Selon lui, "elle avait pris l’habitude de venir me voir, alors que je buvais beaucoup, je ne savais pas ce que je faisais, j’étais ailleurs".

Au moins à deux reprises, "on a couché ensemble", assure-t-il. Après l’étude de la personnalité de l’accusé, l’audience du jour sera consacrée à l’examen des faits.

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