Villefranche-de-Rouergue. Damien Toussaint, un guide heureux comme un poisson dans l’eau
Guide de pêche à Saint-Lary dans les Pyrénées, le natif de Villefranche-de-Rouergue fait découvrir ce territoire magnifique encore sauvage à des mordus toujours plus concernés. rencontre.
Le Pic du midi, la chaîne des Pyrénées, ses pâturages verdoyants, ses lacs de montagne, la vallée d’Aures, du Louron… Si le tableau fait rêver nombre d’amateurs de nature et de grands espaces, d’autres, comme Damien Toussaint, ont décidé de se projeter directement dans la peinture.
Pisteur secouriste l’hiver, le Villefranchois de 27 ans, aujourd’hui installé à Saint-Lary, retrouve aux beaux jours sa deuxième passion : la pêche. Guide depuis deux ans à peine, le jeune homme qui se cache derrière l’appellation "Pêche Pyrénées Saint Lary" fait découvrir ce territoire d’exception aux mordus et aux autres. "C’est le paradis de la truite ici ! Avec des territoires encore sauvages, préservés, des eaux de qualité et un décor unique propre à la rêverie."
Un décor dans lequel il se fond avec délice depuis bientôt huit ans. "Plus jeune, le ski était vraiment mon truc, avec le ski-club villefranchois nous partions tous les dimanches. J’ai ensuite eu envie d’aller plus loin en passant mon brevet de pisteur-secouriste dans les Pyrénées avant d’allier le tout avec mon autre passion pour la pêche" : heureux comme un poisson dans l’eau, le jeune homme savoure. Quel bipède à peu près normalement constitué ne rêverait pas d’échanger son bureau contre le sien ? Au moins un temps ?
Nouvelle philosophie
Damien apprécie d’autant plus que son nouveau métier, comme la pratique, évolue. "Le temps où les pêcheurs partaient à la rivière pour remplir le panier est aujourd’hui révolu. La pêche est devenue un sport, un loisir. On vient ici pour se faire plaisir, attraper du poisson, immortaliser l’instant, avant de le relâcher pour, pourquoi pas, le retrouver la semaine d’après. Le plaisir est devenu l’essence même de cette pratique. Personnellement, je n’ai jamais pratiqué la pêche pour tuer du poisson !"
Une nouvelle philosophie qui fait mouche auprès des plus jeunes, toujours plus sensibilisés à l’aspect environnemental. La préservation de la nature, des grandes rivières ou des petits ruisseaux fait désormais partie intégrante de cette nouvelle donne. "Le tourisme pêche se développe et passe par la nécessaire préservation des milieux."
Skieur émérite et sportif accompli, Damien s’est aussi affranchi de l’image franchement désuète "du pêcheur qui attend sur son tabouret que le bouchon coule."
"Avec mes clients, on marche, on met les waders, on rentre dans l’eau. L’idée est de comprendre la rivière, le comportement du poisson. De "trouver la pêche", comme on dit, avant de débusquer la truite. Tout ça est indissociable de l’idée de plaisir ! Les gens viennent ici pour attraper du poisson certes, mais aussi pour découvrir ce territoire magnifique."
Seul ou en famille
Aux premières heures de la période idéale – de mai à octobre – pour taquiner la truite, Damien carbure. Pressé de rattraper le temps perdu. "On espère développer les camps de pêche, des séjours pour les jeunes en montagne, en autonomie."
L’été, il se consacrera davantage aux familles. "On randonne ensemble pendant 2 heures jusqu’à des lacs de montagne. On monte le camp, on bivouaque, on pêche. Le soir on se fait un petit repas autour du feu avant le réveil aux aurores pour le traditionnel lever de soleil, rêve déjà Damien. La formule plaît bien…" On comprend pourquoi.
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