À Rodez, les Santos tournent la belle page du Kiosque

  • Georges et Michel Santos.
    Georges et Michel Santos. José A. Torres
Publié le
Christophe Cathala

Michel et Georges ont cédé le célèbre restaurant du jardin public pour mener un nouveau projet.

Le Kiosque change de mains, c’est imminent. Michel et Georges Santos cèdent la célèbre institution ruthénoise, casino d’autrefois arrimé au cœur du jardin public comme un paquebot de croisière qu’ils n’ont plus envie de "faire tourner", pour voguer vers d’autres aventures. Plus qu’un restaurant, le Kiosque est presque une pension de famille, où la clientèle est accueillie comme telle par les deux frères depuis quatorze ans. On comprend un peu la lassitude qui guette malgré la convivialité qui a toujours dominé le lieu. "On a eu jusqu’à 22 salariés, on a envie d’être sur quelque chose qui soit plus à taille humaine, on est à moins de dix ans de la retraite et après trente ans de métier, il faut savoir aussi se préserver" : Michel et Georges parlent d’une même voix, un peu gênés d’avoir à quitter la table avant la fin du banquet.

Mais se reprennent et insistent : "Le Kiosque est un bel outil qui mérite de travailler, on allait pas continuer au risque de faire baisser ce qui fait son succès. Il fallait que le Kiosque reste le Kiosque".

Auvergnats de Paris en reprise

Ils ont donc pris le temps de choisir les nouveaux gérants, un couple de quadras qui détiennent déjà trois brasseries à Paris mises en gérance parce qu’ils veulent se poser ici. Elle est Aveyronnaise, il est Cantalien : Aurélie et Guillaume Laengel reprendront le flambeau en conservant l’ADN de l’établissement, poissons et fruits de mer. Ouverture au tout début juin, la terrasse d’abord.

Saga familiale

Les Santos, ne rangent pas les couverts pour autant (lire en encadré), eux qui sont tombés tout petits dans la marmite de la cuisine familiale que leur mère Maria mijote au Lion d’Or de la rue Saint-Cyrice. On est en 1978, Artur, le père, ouvrier du bâtiment, donne un coup de main le soir, les trois enfants, Michel, Georges et Victor s’y mettent aussi préférant les recettes de maman aux contraintes des études secondaires. Ces dernières les quitteront vers la classe de troisième (sauf Victor), l’apprentissage leur tend les bras. Georges part travailler au Régent, restaurant gastronomique avenue Durand-de-Gros, chez Jean-François Ferrié. Il y restera neuf ans, rejoint par Michel muni d’un CAP de pâtissier. Georges part travailler sur un bateau-mouche à Toulouse (!) quand son frère passe dans le même temps à l’Hôtel de France de Decazeville avant de rejoindre la Suisse. Et tous deux de revenir aux racines, plus aveyronnaises que portugaises s’il en est. Maria et Artur quittent la rue Saint-Cyrice pour installer le Lion d’Or au pont des Quatre-Saisons en 1989. On y travaille désormais en famille. Sept ans plus tard, les enfants rachètent l’affaire à leurs parents, ils la garderont 11 ans.

La tentation du Kiosque

"On a pris le Kiosque en 2007 car on savait que le quartier prendrait de l’ampleur avec le cinéma et le musée. Nos parents étaient au Portugal, on les a appelés pour leur dire qu’on laissait le Lion d’Or, ils avaient le cœur brisé…"

Mais les enfants ont eu du nez en reprenant l’affaire derrière Philippe Panis, qui avait lui même succédé en 1994 à Philippe et Nicole Colier. Bref, l’aventure aura le parfum du défi pour les deux frères qui alternent le job, un mois comme chef de cuisine, un mois comme directeur de salle. Et qui alternent toutes minutes de nouvelles idées à développer. La magie ne saurait donc s’arrêter, dopée par "quatorze très belles années avec de supers équipes". La majorité du personnel sera reprise par les nouveaux gérants, d’autres les suivront au Bistrot-Guinguette où les clients pourront utiliser les cartes cadeaux qu’ils ont éditées au Kiosque : Georges insiste pour qu’on le dise. La clientèle est toujours sacrée.

Cet été

Michel et Georges Santos devraient ouvrir leur Bistrot-Guinguette, giratoire de La Mouline en juillet, si les travaux sont finis. Un nouveau concept sur quatre salles différentes avec concerts en semaine, piano jazz les jeudis et vendredi, un nouveau décor avec un comptoir de 13 mètres signé par Jean-Marie Lacombe et, toujours, une bonne table.

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