Sud-Aveyron : la maire de Comprégnac, Céline Guibert, démissionne

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    Céline Guibert : « Je ne suis pas arrivée à convaincre six colistiers en qui j’avais placé ma confiance. » Midi Libre - CYRIL CALSINA
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Cyril Calsina

« Mes alliés sont devenus mes opposants », constate celle qui vient de voir sa démission acceptée par la préfète de l’Aveyron. C’est en tout cas une surprise pour toute la commune.

« C’est le cœur serré que j’ai pris la décision de mettre un terme à mes mandats de maire, conseillère municipale de la commune de Comprégnac et conseillère communautaire. » Céline Guibert a décidé, mardi 11 mai, de rendre son écharpe et de se démettre de tous ses mandats. « Depuis mon élection (liste entière au premier tour) et malgré mon investissement sans faille, je ne suis pas arrivée à convaincre six colistiers en qui j’avais placé ma confiance : mes trois adjoints, à qui j’avais donné des délégations, Olivier Julien, Mathieu Lambrecht, Véronique Moréno, ainsi que Mélanie Alves, Bruno Jalbert et Duncan Lafon. Ils ont manifesté leur obstruction lors du vote du budget paralysant ainsi la gestion de la commune. »

Pour rappel, lors du dernier conseil municipal, le volet financier n’avait pas reçu l’unanimité (6 voix, 5 pour). Olivier Julien, adjoint, disait alors à Midi Libre : « Elle ne délègue rien, prend des décisions unilatérales et dire non au budget était le seul moyen démocratique de nous opposer à elle. » En plus d’autres griefs plus personnels encore.
« Mes alliés sont devenus mes opposants. J’en fais aujourd’hui le constat, et afin de ne pas bloquer la bonne marche de la commune, j’ai demandé ma démission à Mme la préfète qui vient de l’accepter », souligne encore la désormais ancienne maire. En effet, les six « opposants » reprochaient encore à Céline Guibert « la non-transparence et aucun échange entre nous », tout en reconnaissant : « Nous avons voulu l’aider car elle abat un boulot considérable, c’est vrai. »

"Je fais confiance aux habitants, je sais qu'ils comprendront"

La stakhanoviste conclut : « Je regrette cette situation et je garde malgré tout les valeurs qui me portent. Je suis restée fidèle à la charte de l’élu local car je sais qu’un élu est là pour servir l’intérêt général et non pas pour se servir. Je préfère donc me retirer et je remercie mes colistiers qui me sont restés fidèles, toutes celles et ceux qui m’ont soutenue durant ces mois et qui m’ont témoigné leur confiance dans ces moments difficiles. Je fais confiance aux habitants, je sais qu’ils comprendront que je ne pouvais plus faire face toute seule à tant d’oppositions en grande partie distillée par des personnages malveillants. Je souhaite un bel avenir à notre commune et je resterai toujours disponible pour défendre nos villages et le bien-être de tous. » Personne, ou très peu de personnes, ne semblait, mardi, au courant de cette décision.

Dès acceptation de la démission du maire par le préfet, l’adjoint suppléant exerce la plénitude des fonctions du maire et est donc chargé de convoquer le conseil municipal dans le délai de quinzaine en vue de l’élection d’un nouveau maire et de nouveaux adjoints.

« Personne ne veut prendre sa place… »

Olivier Julien, premier adjoint et donc désormais conseiller communautaire par intérim, est tombé des nues à l’annonce de la démission de sa maire. « Vous me l’apprenez. C’est surprenant parce que, madame, ex-maire désormais, faisait un travail de titan puisqu’elle faisait tout toute seule. Mais ce n’est pas une bonne nouvelle car, à aucun moment, nous avons demandé son départ. »

Comme il l’avait confié à Midi Libre, Olivier Julien et d’autres ont été reçus par André Joachim, sous-préfet de Millau, pour tenter de pacifier la situation. « Il nous a reçus il y a trois semaines et il en est ressorti que toutes les parties étaient d’accord : cela ne tenait qu’à un problème de communication des deux côtés. Depuis, nous attendions pour communiquer… »

Et de poursuivre : « Personne ne veut prendre sa place et je ne sais pas comment ça va et doit passer. Je ne sais pas que dire ou que faire. »

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