Théâtre : avec "Naître", Thomas Pouget, en résidence à Rodez, grandit encore

Il ne reste plus désormais à Thomas Pouget de pouvoir jouer son nouveau spectacle devant le public. À Rodez, avec l’équipe de la MJC, il a mis la touche finale à son nouveau spectacle baptisé "Passage(s), Tentative 1 : Naître".

Un seul en scène, une première pour lui, dans laquelle il incarne neuf personnages, dont le plus jeune, Lucas, âgé de dix ans. Dans cette galerie de portraits, il y a aussi un ado, les parents, le prof de théâtre…

"En fait, je me suis dit que les moments que je vivais comme prof de théâtre étaient trop beaux pour que je n’en fasse pas quelque chose", souffle Thomas Pouget. Pour ce spectacle, il s’est en effet nourri de ses rencontres. "Pour aboutir à un sujet qui traite de l’émancipation. De l’enfant, dans ce monde pas évident pour lui, mais aussi de tous ceux qui l’entourent."

Un spectacle qui lui ressemble

Ce n’est pas de l’autobiographie, mais ce spectacle lui ressemble. Car Thomas Pouget ne conçoit pas le théâtre sans une forme d’ancrage à ceux qui viennent le voir. Il faut que cela sente le vécu. La terre. Depuis qu’il est sur les planches, et celles de la MJC furent une des premières qu’il foula, sous la houlette d’un certain Olivier Royer, ce fils d’agriculteurs bouscule un peu les codes. Il a connu Paris, le faste d’Avignon avec l’ouverture du festival en compagnie d’Olivier Py, excusez du peu, mais c’est chez lui, en Lozère, qu’il est revenu.

"Le théâtre n’est pas réservé à une élite. Il est pour tous", glisse-t-il. Avec sa compagnie la Joie errante, il a également créé "Vacarme (s), ou comment l’Homme marche sur la Terre", une comédie dramatique sur les enjeux de notre société vus à travers le prisme de la ruralité et de l’agriculture. Une pièce qui vise à adresser quelques messages à ceux qui ont quelques idées reçues sur une profession qu’il connaît bien, et fauchée en plein envol par la pandémie.

"Partager des situations de tous les jours"

Avec "Passage(s) Tentative 1 : Naître", il dresse également le portrait d’une société. "Mais ce spectacle ne vient pas dire il faut que cela soit comme ci ou comme ça. Je cherche juste à partager des situations de tous les jours que l’on ne voit pas forcément. Les premiers retours que j’en ai, c’est que cela ne laisse pas indifférent.".

Écrite à Saint-Chély, travaillée à Évian, puis à Rodez, cette pièce, coproduite par la MJC de Rodez et le théâtre de Mende devrait être jouée les 10 et 11 janvier et voit déjà sa tournée s’étoffer, notamment dans le Tarn, avec l’appui de la scène nationale d’Albi. "C’est une pièce prévue avec une mise en scène passe-partout, afin de pouvoir être jouée dans des salles des fêtes ou des écoles, et une mise en scène pour les théâtres". Avec à l’issue de chaque représentation, un échange. Il ne pourrait en être autrement pour la Joie errante.

Et puis, Thomas Pouget envisage une trilogie. "Je veux le voir grandir ce Lucas", sourit-il. Et c’est auprès du public, de ces gens qu’il croise au quotidien qu’il va chercher cette inspiration qui, à trente ans, lui permet de s’émanciper avec autant de talent que d’humilité.