Aubin. Jean-Luc Mélenchon choisit l’Aveyron pour se lancer

Passé tout proche de participer au second tour de la dernière élection présidentielle, en 2017, Jean-Luc Mélenchon a cette année choisi l’Aveyron et son bassin industriel decazevillois pour son premier meeting de plein air, lançant pleinement sa campagne pour 2022. Et qu’importe si cette fois les sondages ne lui sont pas vraiment favorables, avec une gauche inlassablement désunie, le leader charismatique de La France Insoumise compte bien dès ce dimanche et dans les mois à venir jouer les trouble-fête du duel Macron-Le Pen déjà annoncé par les sondeurs. Avec Aubin surtout, le candidat part à la conquête du "vote ouvrier", désormais partagé avec l’extrême droite et le Rassemblement national.

Le contexte aveyronnais

Il ne devrait pas ménager non plus le gouvernement et sa politique sociale dans un contexte aveyronnais plus que jamais tendu après l’annonce de 750 suppressions de poste à l’usine Bosch de Rodez et un avenir inscrit en pointillé pour les 365 salariés de la fonderie Sam (lire par ailleurs). Autant de sujets, comme ceux de la retraite à 60 ans, de la diminution du temps de travail et autres que l’homme politique abordera dès 14 heures, sur le plateau des Forges.

Une demi-heure avant, il lancera une marche pour l’emploi dans le quartier du Gua se voulant "symbolique". Car c’est dans ce même quartier, sous le Second Empire, le 6 octobre 1869, que 14 personnes, dont un enfant de 7 ans, furent tuées par l’armée… La raison ? Ce jour-là, une foule de 1 400 personnes s’était rendue devant la forge d’Aubin, en soutien aux mineurs de celles-ci, en grève afin de voir leurs salaires revalorisés.

La fusillade fera le tour de la France et au-delà. Depuis, le bassin decazevillois a écrit de nombreuses pages de la lutte ouvrière dans l’Hexagone. "L’épidémie de Covid-19 et les profiteurs de crise, qui licencient et délocalisent pour accroître leurs profits, détruisent des emplois. Chaque femme, chaque homme aspire à vivre dignement de son propre travail ", souligne aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon qui avec ce meeting espère également renouer le contact avec ses électeurs. "Le virtuel, c’est bien mais rien ne vaut les véritables relations humaines", indiquait-il il y a peu, conscient que la campagne qui s’annonce ne sera pas aussi aisée que celle de 2017. On retiendra qu’Aubin en sera son point de départ. "J’espère devant 400, voire 500 personnes", annonce le tribun.

Dans un entretien à paraître dans nos colonnes demain, Jean-Luc Mélenchon n’a pas caché que rejoindre Aubin n’était pas des plus aisés. S’il n’apprécie guère les voyages en avion, le septuagénaire a donc opté pour le train de Paris en direction d’Agen, dès ce samedi. Avant de rejoindre la commune aveyronnaise en voiture et d’y passer la nuit.