LGBT : une campagne contre les discriminations

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    LGBT : une campagne contre les discriminations
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Destination Santé

Malgré de nombreuses avancées en matière de reconnaissance des droits des minorités sexuelles et de genre, les personnes LGBT* sont encore victimes de nombreuses discriminations. A l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, une campagne est lancée par le gouvernement.

Cette année, la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, ce 17 mai, est l’occasion pour le gouvernement de lancer une campagne de lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, et leur impact sur la santé. Visant à diminuer les actes de discrimination et de violence et à favoriser une meilleure acceptation des minorités sexuelles au sein de la société, elle s’intitule : "Face à l’intolérance, à nous de faire la différence".

Cette campagne constitue une nécessité au vu des constats établis par les rédacteurs du dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France. Dans un numéro dédié, ils ont réalisé un panorama de la santé mentale des personnes lesbiennes, bisexuelles et gays en France au regard des expériences de stigmatisation auxquelles elles sont confrontées. Et le constat est sans appel : "Malgré des avancées sensibles depuis le début des années 1980 dans la reconnaissance des droits des minorités sexuelles et de genre, les attitudes stigmatisantes et parfois violentes à leur encontre persistent", résument les rédacteurs.

Ainsi, en 2019, 35% des personnes LGBT* ont déclaré avoir fait l’expérience d’au moins une forme de discrimination au cours de leur vie en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre. "Les lesbiennes, les gays et les bisexuel sont 2 à 3 fois plus souvent exposés à des violences psychologiques, verbales, physiques ou sexuelles que les personnes hétérosexuelles ; le phénomène est encore plus fréquent pour les personnes trans", poursuivent les rédacteurs du BEH.

Tentatives de suicide, drogues et IST

Résultat : "Les discriminations et les violences subies (…) se traduisent par des indicateurs de santé mentale et de santé sexuelle dégradés." Dans le détail, "chez les femmes, la prévalence de tentative de suicide au cours de l’année passée est plus de 3 fois plus importante chez les lesbiennes ou bisexuelles que chez les hétérosexuelles (2 % vs 0,4 %)". Côté hommes, "0,9 % des gays et bisexuels rapportent avoir fait une tentative de suicide l’année dernière contre 0,3 % des hétérosexuels". Et c’est plus de la moitié (56%) des personnes transgenres interrogées en 2014 qui déclarait avoir fait une dépression suite à des actes transphobes et 18% une tentative de suicide.

Les personnes LGBT sont également davantage exposées à la consommation de psychotropes et aux IST, parmi lesquelles le VIH.

Renoncement aux soins

Mais si les violences physiques et verbales affectent sans conteste la santé mentale, un autre élément engendre des troubles chez les personnes LGBT : "l’obligation de dissimuler leur identité pour éviter d’être stigmatisées, et donc d’adopter des personnalités publique et privée distinctes". Et cette nécessité engendre notamment une absence de dialogue avec les professionnels de santé. Ainsi, "parmi les femmes interrogées, environ une sur deux (49 %) déclare n’avoir jamais parlé de son orientation sexuelle avec son médecin traitant et huit sur dix (81 %) que le médecin ne leur a jamais posé la question. Pour les hommes, ces pourcentages sont de 40 % et 79 % respectivement", notent les auteurs. Dans de nombreux cas, cette situation a pour conséquence un renoncement aux soins.

Or "poser la question de l’orientation sexuelle (pour le praticien, ndlr), c’est donc reconnaître les besoins spécifiques des personnes LGBT et être en capacité d’adopter une posture bienveillante et non jugeante. C’est la garantie, côté patient, d’un meilleur accès aux soins", concluent les auteurs.

*et toutes les personnes ayant des orientations sexuelles et/ou des identités de genre qui diffèrent de celle attendue, à savoir l’hétérosexualité cisgenre

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