Villefranche-de-Rouergue : l’emprunt pour le pôle culturel fait débat

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  • Jean-Sébastien Orcibal lors du conseil municipal du lundi 17 mai./ Photo C. I.
    Jean-Sébastien Orcibal lors du conseil municipal du lundi 17 mai./ Photo C. I.
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Lors du conseil municipal, le choix d’emprunter sur 40 ans à taux variable pour financer le pôle culturel a mis face à face les visions de la majorité et de l‘opposition.

Les différences de point de vue sur le pôle culturel semblent être le fil rouge des derniers conseils municipaux à Villefranche-de-Rouergue. Alors que le maire, Jean-Sébastien Orcibal, reprochait le mois dernier à Laurent Tranier, l’ancien premier adjoint au maire de Serges Roques, d’être "parti sans avoir payé l’addition" pour le pôle culturel, c’est désormais à l’élu d’opposition de pointer du doigt le moyen choisi par le premier magistrat de la commune pour la régler. En cause, la souscription d’un emprunt de 1 300 000 € auprès de la Caisse des dépôts et consignation pour le financement de la création du pôle culturel à un taux variable de 1,1 % sur 40 ans (basé sur le taux du livret A auquel s’ajoute 0,60 %) qui a été débattue en ouverture du conseil municipal, ce lundi 17 mai.

"Ce qui nous inquiète dans cet emprunt, c’est le taux variable à une époque où les taux d’intérêt sont historiquement bas, a défendu Laurent Tranier qui a tout de même signifié être toujours favorable au projet du pôle culturel. C’est avantageux d’emprunter à taux fixe mais vous ne le faites pas. Le Livret A est à son taux plancher. Ce taux ne peut qu’augmenter. Sur un prêt de 40 ans, c’est risqué. Ce n’est pas une saine gestion et cela fait peser une menace sur les finances futures de la commune." Pour le maire, la question ne se pose pas. "C’est un taux d’intérêt réglementé, lui a rétorqué Jean-Sébastien Orcibal. Cela permet de pouvoir emprunter sur le long terme. Il n’y a que la Caisse des dépôts et consignation qui permet un crédit aussi long dans ce cas précis. Alors pourquoi le faire sur du long terme ? Car on a besoin de faire cet emprunt pour le pôle culturel et c’est un projet qui s’inscrit sur la durée. L’emprunt sur le long terme se justifie."

"Nous finançons le projet non bouclé par l’équipe précédente"

Françoise Mandrou-Taoubi, élue d’opposition, s’est également montrée critique sur la longueur de cet emprunt à taux variable. "C’est une gestion hasardeuse. On met une dette sur la tête des générations futures. Si le pôle cultural est si difficile à financer, c’est car vous vous êtes lancé dans une politique d’achats tous azimuts. Vous vous êtes mis dans cette situation en achetant sans prioriser et sans calendrier." Ce à quoi le maire a répondu : "Vous laissez le soin aux autres de financer le pôle. Nous finançons le projet non bouclé par l’équipe précédente."

Et Pascale Combe-Cayla, conseillère municipale, de préciser. "Le problème est que si on fait un emprunt plus court on va avoir un taux supérieur et on ne pourrait pas investir dans d’autres projets. Il faut investir maintenant. Les investissements sont lourds mais il faut le faire. C’est le bon moment. Il ne faut pas rater ce tourant pour la ville."

La délibération a finalement été votée mais on devrait encore entendre parler de ce pôle culturel et de son coût lors de futures assemblées municipales du mandat.

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