Dépression post-partum : en période de confinement, un risque augmenté

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    Dépression post-partum : en période de confinement, un risque augmenté
Publié le , mis à jour
Destination Santé

Quels effets les périodes de confinement ont-ils eu sur le bien-être et la santé mentale des toutes jeunes mamans ? Un impact particulièrement néfaste, selon une étude britannique. Elle estime que le nombre de femmes exposées au risque de dépression post-partum a fortement augmenté.

" Je suis une mère épuisée, incapable de se concentrer sur l’un ou l’autre de mes enfants, et tout le monde en souffre ". Voilà l’un des témoignages recueillis dans le cadre de cette petite étude, récemment publiée dans la revue Frontiers in psychology. Menée entre mai et juin 2020 auprès de toutes jeunes mères pendant le premier confinement britannique, cette étude était destinée à mesurer l’impact du confinement sur ce public spécifique et potentiellement psychologiquement fragile.

Les chercheurs de la University College London (UCL) ont donc interrogé 162 jeunes mères londoniennes grâce à une plateforme d’enquête en ligne. Pour évaluer leur bien-être et leur santé mentale, ils ont également eu recours au Edinburgh Postnatal Depression Scale, l’outil de dépistage de la dépression post-partum le plus couramment utilisé. Résultat : 47,5% de ces mères d’enfants de moins de six mois ont été touchées par la dépression post-partum. En temps normal, en Europe, le taux s’élève à 23%. Autour de 10% en France.

" Maternage constant "

En raison du faible effectif de l’étude, ces chiffres spectaculaires sont à prendre avec précaution. Il n’empêche : comme bien d’autres populations fragilisées par la crise sanitaire, la majorité des femmes interrogées dit avoir ressenti isolement, épuisement, culpabilité et davantage de stress. Certaines se sont également dites inquiètes des conséquences de l’isolement sur le développement de leur enfant. Celles dont les partenaires ne pouvaient pas ou n’étaient pas disponibles pour prendre en charge une partie des tâches domestiques ou parentales et scolaires ont le plus souffert de la situation.

Ce " maternage constant " a-t-il été un peu soulagé par des relations sociales, même virtuelles ? Oui, répond l’étude. En moyenne, ces jeunes mères ont pu maintenir le contact avec environ 25 personnes chacune : par téléphone, grâce aux appels vidéos, aux réseaux sociaux, et plus rarement en face-à-face. Exception : les femmes ayant eu des contacts nombreux et fréquents en face-à-face avec des membres de leur famille présentaient davantage de signes de dépression. Pour les chercheurs, cela peut s’expliquer par la culpabilité ressentie par ces mères de demander de l’aide à leur famille, les obligeant à enfreindre les règles du confinement.

Autres exceptions : certaines mères ont estimé que cette période avait " protégé " le temps passé en famille et renforcé les liens avec leur bébé… et leur partenaire : "  lorsque les partenaires étaient plus souvent à la maison en raison de l’isolement et qu’ils étaient en mesure de partager les tâches ménagères incessantes ou de s’occuper des enfants existants, les nouvelles mamans en ont ressenti les avantages ", indique le Dr Emily Emmott (UCL Anthropology). " Cela devrait donner matière à réflexion lorsque nous envisageons de soutenir les parents de nouveaux bébés, et pas seulement en cas de pandémie ".

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