Départementales : rassemblée, la gauche souhaite "marquer une vraie rupture"

Au niveau national, elle n’en finit plus de se déchirer. Dans la région, elle peine encore à faire corps même si la socialiste Carole Delga a invité le PRG ou encore le PCF à la suivre dans la campagne. En Aveyron, en revanche, la gauche s’est unie pour les départementales. Ici, aussi surprenant cela puisse paraître, Parti Socialiste, Europe-Écologie Les Verts, Parti Communiste Français et La France Insoumise font front commun sous la bannière "Le printemps aveyronnais". Et autour d’un programme de dix pages, "pour lequel nous nous sommes arrachés quelques cheveux et nous nous sommes parfois engueulés", sourient les représentants départementaux de ces quatre partis. Ils auront 18 candidats sur les 23 cantons aveyronnais. Et comptent bien "marquer une vraie rupture" dans un Département aux mains de la droite depuis des décennies.

"Couper quelques virages ne fait pas avancer l’Aveyron"

"Si on veut caricaturer, il y a la bande à Galliard, la bande à Viala, qui semble-t-il s’ennuyer dans son rôle de député, et nous", sourit Bertrand Cavalerie, ambassadeur du PS et conseiller sortant du canton Lot et Montbazinois. "Couper quelques virages et mettre 80 % du budget dans les routes ne font pas avancer l’Aveyron", poursuit-il, avant de présenter un programme se voulant "solidaire, écologique et démocratique". Dans le détail, on y retrouve l’envie de renforcer l’action sociale, en attribuant davantage de moyens humains dans les Ehpad par exemple, l’extension du RSA dès 18 ans, la création d’une vice-présidence et d’un service dédié à l’impact écologique, l’abandon du projet de traitement de déchets Solena, l’abandon également du projet de route Flavin-Malan-RN88, le développement d’un tourisme "vert", la rénovation énergétique des bâtiments publics ou encore le développement de la démocratie participative et l’arrêt d’une politique qualifiée "de saupoudrage".

"Depuis des années, le Département fait le strict minimum. Et aujourd’hui, nous n’avons plus le temps des demi-mesures, nous avons mis notre ego de côté pour créer ce programme commun et porter la voix de la gauche", expliquent, en chœur, Bertrand Cavalerie (PS), Laurent Renaudin (EELV), Romain Hoareau (LFI) et Corinne Compan (PCF), retrouvant avec ce "printemps aveyronnais" un air de programme commun sous l’ère François Mitterrand. Quant à savoir quel parti et quel visage mèneront cette alliance, lors du troisième tour des élections, personne ne souhaite encore s’avancer… Mais il y a déjà fort à parier qu’il y aura des déçus.