Le Liadou tisse le lien avec l’histoire des vignerons de Marcillac

  • Nicolas Julvé et son équipe convoquent l’histoire locale.
    Nicolas Julvé et son équipe convoquent l’histoire locale.
  • Le Liadou tisse le lien avec l’histoire des vignerons de Marcillac
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Publié le
Olivier Courtil

Nicolas Julvé a eu la judicieuse idée de relancer le couteau du Vallon qui célèbre l’art du partage.

Il fut de l’âge d’or du couteau laguiole dans les années quatre-vingt-dix. Le siècle dernier. Une éternité. De l’ombre à la lumière, Nicolas Julvé s’en est relevé. Aujourd’hui, il réalise peut-être son chef-d’œuvre en redonnant vie au couteau ancestral des vignerons du vallon de Marcillac avec le Liadou. "Il servait à lier la vigne en couronne. Il a disparu après-guerre avec l’arrivée du fil de fer. On est allé voir les anciens pour dépoussiérer leurs couteaux dans leurs tiroirs. J’ai récupéré, démonté et fabriqué une série à l’occasion d’un concert caritatif en l’église de Marcillac", raconte-t-il. C’était à l’été 2014. Les manches avaient été réalisés avec les bois de l’orgue qui devait être restauré. Le public est au rendez-vous, ému jusqu’aux larmes pour les anciens qui revivent leur passé. Leur jeunesse.

L’ambassadeur à Honfleur

Cette belle histoire touche le cœur et atteint les oreilles des chefs de la gastronomie qui voient là un bel objet identitaire pour se marier avec leurs plats. Le Liadou voit le jour fin 2016. Cédric Gaston de l’auberge de l’Ady s’y jette, suivi de Cyril Lignac pour ses tables à Paris, Quentin Bourdy, jusqu’à Alexandre Bourdas chef doublement étoilé à Honfleur, qui devient l’ambassadeur du Liadou. Le couteau des vignerons du Marcillac acquiert ainsi une notoriété nationale au point de compter une cinquantaine de chefs. Le terroir est bien dans son assiette avec le couteau. Sa large lame permet de bien couper viande et saucisson pour un bon condensé de convivialité tant recherchée. " Ce couteau a une identité. Il me suffit de raconter son histoire, ses racines et les gens rêvent ", dit-il en ce sens. Un couteau pliant qui déplie l’art de vivre à l’Aveyronnaise, à la Française, conjuguant patrimoine, artisanat et gastronomie.

Une belle revanche pour cet entrepreneur passionné qui n’a jamais baissé les bras après avoir été victime d’un ancien propriétaire de la Forge au début de ce nouveau millénaire à Laguiole. Nicolas Julvé, Ruthénois de souche, ne regrette pas non plus sa précédente aventure qui lui a permis d’expérimenter le Liadou. Avec le temps, seuls les moments de joie demeurent. "On était fier, on travaillait de beaux objets, l’appellation du laguiole n’était pas galvaudée. Il y avait une équipe soudée, on avançait plein fer et on touchait les brasseries de Paris. J’ai appris la coutellerie", confie-t-il. Et d’ajouter les yeux rouge passion, couleur vin de marcillac : "Je me souviens aussi de ma rencontre avec Jean Todt alors directeur sportif de Ferrari. On a pris le repas avec mon boss et Michael Schumacher."

Face aux déboires du laguiole, il a bien pensé à protéger sa marque qui désormais dispose de l’estampille Fabriqué en Aveyron. De circonstance au regard de son histoire. Aujourd’hui, la coutellerie compte quatre salariés avec son siège sur le quai du Cruou dans son berceau à Marcillac et une boutique qui vient d’ouvrir rue Marie à Rodez. Il est possible de visiter gratuitement l’atelier où se déclinent ses gammes : l’original, le petit Liadou, l’exception et celui de table. En toute transparence avec des pièces en provenance de Rodez, Decazeville et Thiers, pour répondre à la demande légitime de la clientèle en quête d’authenticité. La consommation est un geste politique. En attendant celui avec le tire-bouchon qui pourra permettre de lier et sceller définitivement le Liadou de la vigne à la dive bouteille.

Contact au 05 65 67 15 12

contact@le-liadou.com

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