À la Halle aux grains de Paris, Michel et Sébastien Bras cultivent l'excellence aveyronnaise

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  • La Forge de Laguiole a produit les couteaux qui trônent sur les tables de la Halle aux grains.
    La Forge de Laguiole a produit les couteaux qui trônent sur les tables de la Halle aux grains. Centre Presse - José A. Torres
  • Le sommelier Sergio Calderon.
    Le sommelier Sergio Calderon. Centre Presse - José A. Torres
  • Sébastien et Michel Bras.
    Sébastien et Michel Bras. DR -
Publié le , mis à jour
Aurélien Delbouis

Agnès & Pierre, Catherine André, la Forge de Laguiole... Parmi les nombreux créateurs et artisans impliqués dans le projet de la Halle aux grains à Paris, Michel et Sébastien Bras ont fait confiance à de nombreux Aveyronnais pour créer ce lieu gourmand et prolonger ainsi l’émoi que suscite la visite du musée. Tour d’horizon de la galaxie Bras.
 

Les avis sont dithyrambiques, la presse unanime. En ouvrant la Halle aux grains, leur restaurant qui surplombe la rotonde de la Bourse de Commerce à Paris, les Bras, père et fils, ont réussi leur pari : exister pour eux-mêmes, indépendamment du musée imaginé, financé et bâti par l’homme d’affaires François Pinault.

Dans ce décorum feutré, jouant entre contraste et monochromie, les deux étoiles de l’Aubrac offrent, plus qu’un menu, une expérience en soi qui participera évidemment à la célébrité de ce nouvel ensemble culturel. Aboutissement de trois années de recherche, de "sourcing" autour de la thématique de la graine, le fil conducteur poussé ici à son paroxysme, ce nouvel établissement est aussi, sans le dire, une incroyable vitrine du savoir-faire aveyronnais.

Culinaire d’abord, les "Top chefs" du Suquet n’ayant pas leur pareil pour sublimer une recette, aussi chiche soit-elle. Culinaire aussi parce que la carte, comme une évidence, fait la part belle au bœuf de l’Aubrac, à l’agneau d’Aveyron, au Roquefort ou au vin de Marcillac, revisité pour l’occasion.

"Aventure humaine"

Mais s’il est ici une autre réussite à saluer c’est bien celle de la complémentarité, de la synergie, de l’association, de la confiance. Comme souvent, les Bras ont joué les chefs d’orchestre de cette jolie réussite associant à cette longue gestation, le fleuron de l’Aveyron.

De la styliste millavoise Catherine André pour le design textile, en passant par la Forge de Laguiole et ses couteaux sur-mesure ou les chocolatiers Agnès & Pierre, tous ont été invités à prendre une large part dans "l’aventure Halle aux grains". Chacun ayant le sentiment, sans doute à raison, de participer à un "incroyable challenge".

Les chocolatiers ruthénois Agnès & Pierre.
Les chocolatiers ruthénois Agnès & Pierre. Centre Presse - José A. Torres

"Une aventure humaine hors norme, confirme Agnès, part féminine du duo de chocolatiers ruthénois, fascinés par "la bienveillance et l’exigence de Michel Bras." "Nous lui avons fait parvenir des chocolats pour qu’il connaisse un peu notre travail. Le lendemain, Michel était devant notre laboratoire, rembobine le pétillant duo dont tablettes et pralinés se retrouvent en vente au comptoir de la Halle. C’était il y a trois ans. "Nous avons ensuite travaillé ensemble sur les recettes. Comme le fait un cuisinier, en associant des assaisonnements."

"Une expérience passionnante, valident les intéressés, qui tient aussi à la personnalité du chef. "Michel sait ce qu’il veut. Il est hyper exigeant mais aussi très humain, bienveillant. Il nous a permis d’explorer de nouveaux terrains. Pour nous c’est une chance incroyable !"

Catherine André.
Catherine André. Centre Presse - José A. Torres

Associant les talents comme ils imaginent un plat, jouant sur la complémentarité et les fameux "niacs", ces subtiles petites touches de goût qui apportent ce supplément d’intensité, le duo a également fait appel à la Forge de Laguiole pour les couteaux et à la styliste millavoise Catherine André pour imaginer les uniformes de service. Là encore, c’est Michel qui a pris les devants.

"Nous nous croisions souvent dans les avions, reconnaît la styliste, dont le travail, comme celui du chef, est unanimement salué au Japon. Mais ma spécialité au départ, c’est plutôt la couleur et le travail de la maille. Je n’étais donc pas forcément prédisposée à ce genre de projet mais quand Michel est venu me voir à Tokyo, j’ai tout de suite dit oui, sans même savoir où j’allais."

Pour elle qui s’inscrit dans le monde de la mode, "mais surtout dans le temps", tisser des liens avec l’histoire de la halle au blé originelle s’est finalement imposé, "comme une évidence." "C’est un projet à la fois excitant et passionnant. Michel a su fédérer toutes les disciplines. Chacun se nourrissant du travail des uns et des autres. En toute harmonie" valide la styliste.

Une synergie que revendique pleinement Sébastien. C’était important pour nous de créer un univers qui nous ressemble, en lien évidemment avec l’Aveyron, l’Aubrac… Vous connaissez l’attachement que nous avons à construire des univers avec une histoire, une profondeur."

Mathieu Muratet pose au milieu de ses deux "mentors".
Mathieu Muratet pose au milieu de ses deux "mentors". DR

Mathieu Muratet, garant de l'esprit Bras à Paris

Directeur de la Halle aux grains, le natif de Rieupeyroux nous ouvre les les portes du restaurant.

Vous avez travaillé au Suquet pendant sept ans avant de prendre la direction du château de Labro à Rodez. Vous revoilà directeur de La Halle aux grains. Il était écrit que vous alliez retravailler un jour avec la famille Bras ? Oui. Quand je suis parti fin 2014 du Suquet, j’avais fait le tour de mon poste de maitre d’hotel et j’avais envie d’évoluer. Mais en partant, je savais que je reviendrais avec eux. Ce nouveau projet de la Halle aux grains était l’opportunité que j’attendais.

Vous étiez associé à Michel et Sébastien Bras au tout début du projet ?

Oui, on a commencé ensemble il y a déjà 3 ans.

Justement qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ?

Déjà de retrouver la famille Bras que je côtoie depuis plus de 20 ans désormais. Et avec qui j’ai des liens très fort. Michel et Sébastien sont pour moi des mentors, m’ont permis d’avancer, de voyager un peu partout dans le monde. Je ne pouvais pas non plus rester insensible à ce projet d’envergure, à la carte blanche que nous a offert François Pinault.

Quel sera votre rôle ?

Aujourd’hui je suis associé à Michel et Sébastien, directeur général de la Halle aux grains. En charge du maintien et de la qualité de la signature de la maison à Paris.

Combien de couverts ?

Jusqu’à 100, en service continu de midi à minuit. Avec trois temps dans la journée : le déjeuner de midi à 15 heures, une carte sucrée-salée l’après-midi et à partir de 19h30 la partie dîner en suivant. Et l’équipe ?

Nous serons 60 à travailler ici, 365 jours par an, sept jours sur 7 avec une douzaine de cadres, de managers qui ont déjà eu pour la plupart une expérience à la maison mère à Laguiole.

Pas de problème pour recruter ?

Aucun non. Nous avons reçu beaucoup de CV.

On sent une véritable attente. Une source de stress supplémentaire ?

Comme je le dis à tout le monde, je n’ai pas vraiment le temps d’avoir la pression. Il faut bien garder la tête sur les épaules pour gérer ce projet que je respire, que je vis depuis 3 ans et demi. J’en connais chaque détail mais je suis aussi conscient qu’il nous faudra garder la tête froide pour arriver à passer le rush des prochains mois.

Que peut-on vous souhaiter ?

Une restaurant plein, des clients heureux. 

 

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