Camping-cars : les charmes de l’étape aveyronnaise

Certes, le temps ne fait rien à l’affaire. Mais quand on prend sa maison avec soi, on se moque un peu de la météo. D’autant que le printemps est la saison bénie des camping-caristes : moins de monde sur les routes, un peu plus de places libres dans les aires aménagées qui fleurissent un peu partout, en Aveyron en particulier. Selon une enquête de Camping-Car Park, réseau européen d’aires d’étape dédiées à ce mode de tourisme, ils sont 77 % à partir majoritairement en juin, 76 % en septembre. Et dans ce baromètre statistique, on retiendra que l’Occitanie est la troisième région la plus plébiscitée de France, au sein de laquelle l’Aveyron arrive en troisième position avec 10 % de l’accueil régional des camping-caristes, surtout épris de randos à pied ou à vélo.

Parmi eux, hier matin jour de Pentecôte, ils sont six ou sept prêts à prendre la route après une nuit sur la nouvelle aire aménagée (20 places) de Laissac, labellisé Village étape. D’autres préfèrent rester un peu : Jules et Chantal attendent ici pour découvrir le marché aux bestiaux du mardi matin. Voilà six ans que ces retraités résidant en Ile-et-Vilaine parcourent la France (et même beaucoup plus loin) en camping-car, cinq à six mois par an.

Seul écueil : les Gorges du Tarn

"On cherche des coins que l’on ne connaît pas", confie Chantal qui est toutefois venue dans le département avec son mari et les enfants… Il y a vingt ans, en caravane. Bozouls, Estaing puis le Puy de Dôme sont au programme cette fois après un passage à Albi et Cordes qui les a conduits vers l’Aveyron, via Najac. "On n’a rien préparé à l’avance : quand on arrive, on va dans les offices de tourisme prendre des cartes, des idées… Seul écueil, les routes des Gorges du Tarn, impraticables quand on a un engin de 8 mètres de long, qui plus est bien trop large pour circuler sur une voie d’à peine 1,80 m".

Même regret chez Jean-Marc et Marie-Françoise, jeunes retraités de la région lyonnaise qui roulent depuis un mois, à raison de 300 km en moyenne par jour. Il ne feront à Laissac qu’une étape (avec visite du village) avant de s’orienter vers Sarlat et la Dordogne. "On visite le nez au vent, on prend chaque jour comme il vient", résume Jean-Marc, adepte avec son épouse du camping-car que depuis un an. Première priorité pour les deux couples, qui ne se connaissent pas, trouver un lieu d’accueil pour brancher l’électricité et faire le plein d’eau, moyennant 2 à 5 €. Les deux couples plébiscitent les sites spécialisés comme "Park4Night" qui recense les bonnes aires, "surtout celles où le stationnement est gratuit, car de plus en plus, les communes concèdent ces espaces à des sociétés privées qui pratiquent des tarifs élevés". Ce n’est pas le cas à Laissac où le parti-pris de la municipalité est de "faire vivre le commerce grâce aux touristes". Jules le confirme : "On fait toujours nos courses là où l’on peut faire étape pour la nuit".