Millau : le lycée Jean-Vigo pris entre polémiques et politique

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Professeurs, politiques, directrice académique, chacun se tient en porte-parole pour rétablir la vérité au lycée Jean-Vigo. La rentrée prochaine s’annonce mouvementée

La série entre les professeurs du lycée public et laïque Jean-Vigo et l’inspection académique suit son cours. Alors qu’Armelle Fellahi réagissait dans nos colonnes (lire Centre Presse du dimanche 23 mai) aux propos des professeurs en colère du lycée Jean-Vigo, les tensions sont loin d’être apaisées.

La vérité semble vouloir être rétablie de part et d’autre et, cette fois-ci, la politique s’invite dans la partie. Myriam Martin, conseillère régionale La France insoumise et présidente de la commission éducation-jeunesse au conseil régional, aux enseignants et à la communauté éducative de Jean-Vigo, a voulu réagir aux actions des professeurs : " Le lycée Jean-Vigo de Millau est mobilisé contre une dotation globale horaire (DGH) injuste qui sacrifie les enseignements et donc l’éducation de nos lycéens. Les 110 heures en moins signifient une prise en charge moins bonne pour les élèves, des conditions de travail dégradées pour les jeunes et leurs professeurs. Cette situation est le résultat des politiques de M. Macron et de M. Blanquer : services publics sacrifiés, réforme du bac. Il est inadmissible que les effectifs par classe grimpent, que les enseignements dédoublés et en petits groupes soient supprimés, inadmissible également que des enseignements de spécialités disparaissent, faisant mentir M. Blanquer sur le soi-disant choix dont pourraient bénéficier partout sur nos territoires nos élèves. Je souhaite apporter tout mon soutien aux collègues mobilisés et, avec eux, exiger une DGH à la hauteur pour un service public d’éducation de qualité. Le rectorat doit faire machine arrière et octroyer au lycée Jean-Vigo les heures nécessaires à tous les enseignements." Avec cette déclaration, le cadre est posé, deux camps sont en train de s’affronter. La conséquence est la baisse considérable des moyens pour l’année 2021-2022 "décidé par un algorithme et défendu par les services de l’éducation nationale", souligne Myriame Martin.

Les professeurs répliquent aux propos d’Armelle Fellahi, en expliquant que les 110 heures en moins "ne correspondent pas tous à la fermeture des classes, 16 heures sont pour la suppression d’une allocation "ruralité"." Myriame Martin, renchérie : "pour sept élèves en moins dans l’effectif, c’est une baisse drastique de 12 % qui va être appliquée au budget alloué aux enseignants."

Des propos approuvés par les enseignants : "Pour une prévision de sept élèves en moins on nous enlève 110 heures ; on nous enlèverait le même nombre d’heures si nous perdions 70 élèves ! Si nous affections directement les moyens par niveau (seconde, première, terminale), nous perdrions 20 % de moyens pour une annonce de trois à quatre élèves en moins en première et en terminale."

Pour l’heure, chacun semble défendre ces idées et le conflit continue.

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