Nord-Aveyron : la compagnie du Chant des étoiles illumine Compostelle

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Publié le
Olivier Courtil

Le spectacle de la compagnie s’intitule "buen camino, vogue la galère jusqu’à Compostelle". Après avoir joué au festival off d’Avignon en 2019 et la pause forcée en 2020, la compagnie se produit pour la première fois en terre rouergate avec plusieurs autochtones, dont Isaure et Bernard Sannié de Lassouts, Bernard de Cruéjouls et Henri d’Estaing à la régie.

Raconter Compostelle demeure éternel puisque chaque aventure sur le chemin est personnelle. Celle qui est contée par la compagnie du Chant des étoiles est à l’origine même de l’existence de la troupe. Lætitia Koehler, Versaillaise mais surtout universaliste comme tout ce qui chemine, en est l’instigatrice. "J’étais sur le chemin quand je suis tombée sur la borne portant l’inscription : "pèlerin, il est encore temps de te réveiller." Et c’est ainsi que cette passionnée de théâtre a monté son projet. De fil d’Ariane en aiguille trouvée dans une botte de foin, ses annonces font écho à Emiliano, Argentin ingénieur en informatique, exerçant dans la capitale, puis à Bernard qui fut comédien professionnel, aujourd’hui professeur à Nanterre ayant des attaches à Cruéjouls. De lui vient se greffer Bernard Sannié, Monsieur théâtre de Lassouts et la boucle est presque bouclée. Isaure, étudiante à Paris et originaire de Lassouts, se retrouve dans l’aventure pour jouer le rôle de la conteuse. "Elle fait le lien avec les trois personnages en venant de l’époque médiévale. Elle est l’ange gardien sur le chemin en même temps qu’elle raconte son propre chemin au Moyen Âge." Récit de vie, carnet de voyage, le spectacle joue avec les émotions, de l’humour et de l’amour, pour prolonger le vécu du chemin. Car Lætitia a donné carte blanche aux comédiens pour avancer au rythme des improvisations. "Le soleil, la pluie, la soif, le chemin parle à tout le monde. C’est revenir à l’essentiel. Chacun fait son chemin à l’intérieur, on cherche ce qui manque, c’est une quête", résume Bernard, heureux de retourner sur les planches. L’enthousiasme est communicatif. Au-delà, ces êtres, quels que soient leur langue et leur âge, partagent la fraternité. "Il y a des moments décalés, de l’émotion, c’est touchant, c’est la vie sur le chemin", ajoute Bernard, faisant allusion à une situation comique devant la fameuse fontaine à vin sur le chemin côté Espagnol. Un reflet, une parenthèse enchantée que la compagnie du Chant des étoiles entend partager pour la première fois en Aveyron cet été. "Je n’ai pas encore fait le chemin mais le projet m’a plu. C’est le mystère du chemin, une réflexion sur soi-même, c’est magique, le chemin fait le lien", conclut la jeune Isaure. Pas besoin de faire le chemin, donc, pour s’y (re) connaître. Une pensée condensée par Nicolas Bouvier : "On croit qu’on va faire un voyage mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait." Vous venez ?

 

Propriétaire du gîte de Sarbonnel à Saint-Chély-d’Aubrac, Thierry Noguéro avait publié, l’an dernier, son premier ouvrage "Compostelle, de l’autre côté", fruit de ses nombreuses rencontres avec marcheurs et pèlerins. Un recueil de nouvelles avec des témoignages marquants portant l’empreinte que laisse le chemin de St-Jacques.

Cet essai ayant été transformé avec succès, Thierry Noguéro vient de faire paraître son deuxième ouvrage, "Compostelle, et après ?" Cette fois l’auteur s’attaque au roman en s’appuyant sur les attentes que suscite le chemin de St-Jacques avec des réponses qui, parfois, ne s’obtiennent pas au bout du chemin. Trouver un sens à sa vie, changer de modèle de société, Thierry distille ses souhaits et ses désespoirs. On y lit ses références comme Thoreau et Pierre Rabhi à travers l’histoire de Lucie qui (se) cherche encore en dépit du chemin. C’est en apnée que l’héroïne passe de l’autre côté du miroir. De l’autre côté, tout court, et après ? Comme la Madeleine de David Foenkinos dans La famille Martin qui "prit alors une grande aspiration, telle une plongeuse en apnée, exactement comme si les souvenirs se cachaient au fond de l’eau." Pour Lucie, pour Thierry aussi, c’est la vie qui émerge. "La vie est vraiment très belle sur le chemin des étoiles", rappelle l’auteur glissant des clins d’œil à sa propre histoire. C’est une pierre, comme pour s’alléger, qui tient de fil rouge et permet de trouver au bout l’amour. Et bientôt l’histoire sera contée au cinéma puisque Thierry Noguéro a écrit le scénario et s’apprête à tourner.

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