Rodez : Philippe Arnal, un prêtre en son "pays"

Abonnés
  • Père Philippe Arnal a pour première mission… d’amener ses lycéens au bac !
    Père Philippe Arnal a pour première mission… d’amener ses lycéens au bac ! Ph.R.
Publié le
Philippe Routhe

Originaire de Lax, étudiant puis enseignant à Rodez, ce quadragénaire a été ordonné prêtre le 9 mai dernier à la cathédrale. Rencontre.

L’ordination d’un prêtre est rare. D’un Français encore plus. Alors imaginez un Aveyronnais ordonné prêtre à Rodez !", glissait récemment un proche de l’église aveyronnaise. Dès lors, le 9 mai dernier, il ne pouvait y avoir que beaucoup de monde en la cathédrale de Rodez pour célébrer l’ordination de Philippe Arnal et accompagner le Ruthénois originaire de Lax, près de Baraqueville, dans son chemin. Seules les cloches de la cathédrale battant à tout vent, quelques minutes avant la célébration, annonçaient l’évènement. Pour le reste, l’Église s’était montrée plutôt discrète. Mais la popularité de Philippe Arnal sur ses terres rouergates a fait le reste. L’intéressé lui-même en convient, un peu gêné. "Compte tenu de la situation sanitaire, je ne tenais pas et nous ne tenions pas à le crier sur tous les toits", souffle Philippe Arnal. Tout aussi gêné à l’idée de parler de lui dans nos colonnes.

Pourtant. Depuis 2008 et l’ordination du père Bernard Molinié, originaire de Comps-la-Grand-Ville, seules deux célébrations d’ordination ont eu lieu. Pour Florent Dixneuf en 2009 et Selvin Rathinam, d’origine indienne, en 2017. C’est dire l’évènement.

Mais pour Philippe Arnal, entre deux petits éclats de rire, il n’y a rien de plus normal. "Je réponds à la demande d’une communauté, aux besoins de l’Église", explique-t-il. "Et puis, on a les vocations dont on a besoin, elles ne tombent pas du ciel si je puis dire", sourit-il. "C’est aussi un bel héritage parental", lance Philippe Arnal.

Prof à Louis-Querbes

C’est cependant l’histoire de Louis Querbes, fondateur des clercs de Saint-Viateur, qui l’a mis sur ce chemin-là. Louis Querbes, qui est aussi le nom d’un bel ensemble scolaire de la ville, dans lequel il enseigne l’histoire et le français depuis près de 15 ans ! D’ailleurs, si vous lui demandez sa préoccupation actuelle, après cet événement fort vécu en la cathédrale, "un lieu que j’aime beaucoup, dont je suis très proche", celui qui a eu son bac au lycée Foch vous répondra : le bac de ses élèves ! C’est d’ailleurs à regret qu’il s’apprête à quitter l’enseignement pour se consacrer à sa vie de prêtre. Au grand dam des enseignants de l’établissement aussi, tant il est apprécié.

Dans quelques semaines, c’est en effet à Réquista qu’il s’installera, en rejoignant le doyenné du Lévezou et du Réquistanais. Où il partira en quelque sorte en mission sur des terres qu’il connaît bien. Sa famille paternelle étant originaire du Lévézou. "Je crois que nous devons retrouver de la proximité. On ne peut pas rester une église de guichets avec juste des mariages, des baptêmes, des enterrements… Il faut aller au-delà".

Un prêtre qui ressemble à ses paroissiens

Dans un territoire à la dynamique associative et entrepreneuriale animée, Philippe Arnal ne sera pas dépaysé. Les paroissiens, jeunes ou moins jeunes, croiseront sur leur chemin un homme d’Église qui, quelque part, leur ressemble.

Cet enfant de fonctionnaires d’État a en effet plutôt baigné dans le domaine associatif. Que ce soit chez lui à Lax, où son frère pilote d’ailleurs le comité des fêtes, ou dans le Baraquevillois. "J’ai même eu de petits engagements politiques, avec notamment un travail très intéressant autour de la halle de Baraqueville", souffle-t-il.

Lucide sur la situation de l’Église, "ce n’est pas au filet que l’on va pêcher, mais à la ligne", rigole-t-il, il se veut surtout à l’écoute de tous ces gens qui, en ces périodes incertaines, ne savent plus trop à quel saint se vouer. "Ce qui me marque, c’est cette perte d’espérance qui touche les gens. Quant à la question religieuse, elle est désormais beaucoup plus individuelle". Philippe Arnal, lui, en tout cas, semble bienheureux sur le chemin qu’il a décidé d’emprunter. Pour le plus grand bonheur du diocèse de Rodez et de Vabres qui compte environ vingt-cinq prêtres en activité… Dont quelques Aveyronnais.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?