Millau : des quines qui ne tournent pas rond ?
Les organisateurs traditionnels de lotos s’inquiètent des actions de Place aux artistes.
C’est en colère que les différents organisateurs de quines de la ville – club des supporters du Som Rugby, l’association des Coopérateurs et le Petit Montmartre – se sont réunis "en urgence" vendredi à la maison du rugby pour dénoncer la "concurrence déloyale" de la toute jeune association Place aux artistes, à l’initiative des quines en drive sur le parking du Géant. "Ce qu’ils font est une honte, s’insurge-t-on. Ils se servent d’un prête-nom d’une association caritative pour se faire de l’argent. Ils ont le droit d’organiser des quines mais pas de cette manière."
Au centre de ces remous se trouve Alain Alibert, ancien président du club des supporters de rugby pendant une dizaine d’années et désormais animateur pour Place aux artistes, présidée par sa fille Adeline, et dont le siège est domicilié au camping Millau Plage, géré par Christophe Trouche, ancien trésorier du Som. "Nous avons mis fin à la collaboration avec Alain Alibert à la fin de l’année dernière quand nous avons vu qu’il avait monté un petit système pour jouer entre les recettes et les bénéfices avec les quines du club des supporters, explique-t-on du côté du rugby. Nous ne voulions pas enfoncer davantage celui qui se revendiquait bénévole mais s’acheter une virginité en organisant des lotos, vendus comme une bonne action, pour s’enrichir, est scandaleux."
Des comptes passés au crible
"Depuis l’âge de 16 ans, je fais des quines et j’en ai 58, s’explique Alain Alibert. Le club de rugby est au courant de pourquoi j’ai monté ça. En temps normal, avec des quines organisés dans les salles des fêtes, personne ne se serait plaint. Il suffisait d’avoir l’idée."
Mais les organisateurs traditionnels lui reprochent notamment de "faire parler les chiffres comme il l’entend". "Sur cinq quines, il a reversé 3 500 euros à cinq associations alors qu’il y avait une centaine de voitures. S’il y a un minimum de deux personnes sur une centaine de véhicules à 20 € de cartons chacune, le calcul est simple. Un mauvais quine rapporte un minimum de 4 000 €", développe-t-on. Cahier des comptes sous le bras, Alain Alibert n’a "rien à cacher". "Il y a eu du monde sur les deux premières manifestations, après quand il y a moins d’affluence, on ne peut pas couvrir tous les frais, répond Alain Alibert. J’ai décidé de répartir équitablement les dons aux associations pour qu’il n’y ait pas de gros écarts."
"Je ne comprends pas cette jalousie mal placée, défend sa fille. Il y a de la place pour tout le monde, à moins que le quine ne soit une chasse gardée à Millau ?"
Les joueurs choisiront leur terrain avec les prochaines manifestations.
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