Agen-d'Aveyron. Quilles de huit : l’heure des retrouvailles en Aveyron

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Publié le , mis à jour
R.G.

Après une saison 2020 blanche, les joueurs de quilles du département ont retrouvé les terrains dimanche, à l’occasion de la deuxième manche du championnat (la première n’a pu être jouée), avec un peu de crainte mais surtout avec plaisir. Reportage en immersion sur le terrain d'Agen (District Lévézou).

Il régnait une atmosphère à la fois normale et particulière, dimanche, sur le quillodrome d’Agen d’Aveyron. Normale eu égard au fait que ce jour de la semaine, à cette période de l’année, est traditionnellement celui lors duquel se tiennent les manches du championnat, mais particulière compte tenu de l’ambiance et de l’animation limitées sur place, reprise après une saison blanche l’an dernier et contexte de crise sanitaire obligent.

"C’était très dur de ne pas pouvoir se retrouver. Il y a certaines personnes que l’on n’a pas vues depuis un an ou alors juste dans la rue, en allant chercher le pain, alors aujourd’hui, ça fait vraiment du bien de les revoir, mais aussi d’entendre le bruit des quilles", confie Franck Brégou, membre du club local, qui scrute les terrains depuis la buvette, dont il se charge avec plusieurs autres personnes.

"Il y a encore deux mois, on était persuadés qu’on ne jouerait pas. Quand on a vu qu’un troisième confinement était mis en place, on s’est dit que les quilles, ce n’était pas encore pour cette année", surenchérit Paul Baudy, qui, lui aussi, observe le jeu avec satisfaction mais également une retenue palpable.

Épée de Damoclès

Cette dernière trouve son origine dans les contraintes liées au protocole sanitaire établi par les autorités, qui change quelque peu la donne mais dont les responsables s’accommodent parfaitement, mais, surtout, dans les conséquences que son non-respect pourrait engendrer. "Terrains cinq et six, le masque ; pas à la poche, sur le nez", crache la sono. Celui qui prononce le message n’est autre que Lionel Colonges, président du Sport quilles Agen, qui jette un œil depuis les hauteurs du bureau du club.

"Le protocole a changé depuis le 25 mai. On avait fait une ouverture de buvette en début de semaine mais vendredi, on nous a dit que le dossier n’était pas complet, du fait du changement de protocole. Ç’a été branle-bas de combat, un bon coup de stress, mais aujourd’hui, on est parfaitement dans les clous, explique-t-il, lui qui vit sa première saison en tant que président, faute d’avoir pu le faire l’an dernier. On attaque fort, avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Si ça se passe mal, il ne faudrait pas que tout s’arrête. Le port du masque est obligatoire sur le terrain, seul celui qui lance peut le baisser, mais avec le sable, une fois qu’on l’a baissé et remis trois fois, il est dégoûtant, alors autant le garder. On fait attention à tout ça mais on ne peut pas faire la police tout le temps". La police qui, justement, est allée faire un tour au Trauc, à Rodez, mercredi, lors de la deuxième manche des vétérans, après avoir constaté trop de manquements lors de la première, la semaine précédente, à Onet-le-Château.

Rentrées d’argent en baisse

Sur l’aire de jeu, qui aura vu passer plus de trois cents personnes tout au long de la journée, entre les quilleurs et les délégués, les parties vont bon train, tandis que certains, qui ont fini la leur plus tôt, se dirigent vers le débit de boissons, dont l’accès est limité à une personne, chargée de ravitailler le reste de l’équipe. Un réflexe nouveau à intégrer, tout comme celui de suivre le cheminement défini par de la rubalise à l’entrée du quillodrome, mais qui ne pose guère de problèmes, pour la plus grande satisfaction des membres du club, qui ne peuvent compter que sur la buvette pour faire rentrer l’argent dans les caisses.

"Cette année, on n’a pas pu faire le quine de début de saison, contrairement à l’an dernier", souligne André Olivier, président pendant vingt-cinq ans et prédécesseur de Lionel Colonges. "Et on ne peut pas proposer de restauration, de sandwiches", ajoute Franck Brégou.

"On n’a pas les mêmes rentrées d’argent qu’en temps normal mais on a les mêmes frais. On doit payer l’engagement des équipes, l’affiliation du club, son assurance, l’entretien des terrains et les licences des joueurs", détaille Paul Baudy.

"Pour la licence, on demande quarante-deux euros mais on les donne au comité. On ne gagne pas d’argent dessus. Si on n’avait pas joué cette année, ç’aurait eu un sacré coût et c’est pour ça qu’on a attendu jusqu’au dernier moment en ce qui concerne les engagements", glisse Lionel Colonges, qui peut souffler en voyant que les licenciés sont restés fidèles au SQA.

"Certains clubs ont connu des pertes mais chez nous, on a retrouvé 90 % des gens, se félicite Laura Brégou, secrétaire générale. On a juste décidé de ne pas réengager les jeunes car ils sont déjà assez embêtés comme ça avec le masque en semaine, en milieu scolaire, pour qu’on le leur impose encore le week-end."

"Un petit soulagement"

Dimanche, bien que la crainte de "ne pas finir la saison si jamais un foyer était identifié sur un des terrains" (Paul Baudy) ait été présente, l’heure restait à savourer le moment, en croisant les doigts pour que l’horizon sur le plan sanitaire se dégage de la même manière que sur le plan météorologique, après un mois de mai automnal.

"Après deux ans sans jouer, on est contents de reprendre, apprécie Sébastien Durand, du club de Lestrade-et-Thouels. C’est un petit soulagement, ça permet de sortir, de voir du monde, des copains. C’est un peu compliqué de s’y remettre, on a perdu des repères étant donné qu’on n’a pas pu forcément s’entraîner à cause du couvre-feu, mais tout le monde est dans le même cas et une fois qu’on aura fait une ou deux parties, ça reviendra vite."

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