Le marché de Rodez, carrefour de la campagne des Régionales

Ce mercredi matin, il y a du monde sur la place du Bourg. C’est jour de marché. Un peu de soleil mais pas trop, des étals de plus en plus colorés et achalandés par les récoltes du printemps… de quoi bien remplir son cabas. À trois semaines, des élections, les candidats aux Régionales sont aussi venus faire leur marché. Trois des neuf listes engagées battaient la campagne.

Ainsi le député Stéphane Mazars, qui a troqué son costume pour un sweet et une veste, flanqué de sa colistière Florence Cayla, salue d’une main et donne un tract de l’autre. Il est à l’aise sur ce terrain qu’il connaît, et fait la promotion de "son" candidat Vincent Terrail-Novès, "le fils de Guy Novès !", à la tête du pack "Nouvel élan pour l’Occitanie".

À deux pas de lui, Alexandra Dubois, avec moins d’emphase mais autant de détermination, partage le document de campagne du candidat écologiste Antoine Maurice. Tête de liste pour l’Aveyron du mouvement "L’Occitanie naturellement", elle admet "découvrir cet univers de la campagne. Mais surtout, je découvre un peu plus encore l’Aveyron" glisse-t-elle, martelant au gré de ses rencontres "la nécessité d’une politique écologiste qui va redonner du sens à ce que l’on fait. Et cela touche tous les domaines".

Puis, en cette fin de matinée, arrive le "peloton Delga". "Des cumulards ", peste en s’éloignant Claudine Bonhomme, qui tracte pour les écologistes. Alexandra Dubois échange, elle, avec Pascal Mazet, soutien de l’actuelle présidente de la Région. Florence Cayla, alors que son acolyte Stéphane Mazars a filé, papote avec Sébastien Cros, le maire de Saint-Martin de Lenne, les joues bien rougies par l’effort demandé par le vélo. Dans le même temps, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, qui s’est détaché de ces élections Régionales, fait un passage somme toute discret, saluant quand même pas mal de monde, avant de s’attabler à la terrasse du "Petit Bonheur" avec Stéphane Mazars.

En revanche, avec ses vélos, l’équipe d’Emmanuelle Gazel ne passe pas inaperçue. Le "peloton Delga", pour "L’Occitanie en commun", s’est d’ailleurs fait remarquer dans toute la ville. Il est parti de la gare pour rallier l’hôpital, et ensuite faire un stop à l’université Champollion, passer au marché, donc, pour ensuite filer vers le musée Soulages et le lycée Foch. "On dévoile là le projet de Carole Delga qui a été écrit avec les habitants de l’Occitanie" explique la maire de Millau, évoquant les projets en matière de développement de transport, de santé, d’éducation, de culture, d’écologie. "Notre souhait est de maintenir l’électorat mobilisé, car c’est loin d’être gagné" souffle Stéphane Bérard, évoquant " le danger RN dans cette région de l’accueil et la convivialité".

Reste une interrogation : quelle mobilisation pour ces élections ? Si l’accueil est plutôt bon, comme le laissent entendre tous les candidats, cela ne signifie pas que les électeurs vont se précipiter vers les urnes. "Pour ma part, à Sébazac, j’ai prévu de bien séparer, dans la même salle de vote, les deux urnes, celle des élections départementales, et celle des Régionales" explique Florence Cayla. Les écologistes, autour d’Alexandra Dubois, ont choisi de miser sur l’échange avec la population pour la campagne des régionales en écumant notamment les marchés. Tandis qu’Emmanuelle Gazel et son équipe espèrent entraîner dans leur roue de nombreux électeurs avec leur "Occitanie tour". Qui repassera sans nul doute par le marché de Rodez.