Bars et restaurants de Millau : c’est la chasse aux saisonniers

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  • Les responsables des bars et restaurants de Millau préparent la saison estivale.
    Les responsables des bars et restaurants de Millau préparent la saison estivale. C. R
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camille rouget

Après la fermeture de plusieurs mois, de nombreux salariés ont choisi une autre voie.

Après une fermeture de plusieurs mois des bars et de restaurants, un nouveau problème semble pointer le bout de son nez, notamment dans la cité du gant. Un manque de saisonniers, pour l’été, pourrait mettre à mal la saison. C’est le cas, notamment, du côté de l’Annexe, bar à tapas du boulevard de Bonald. "J’ai besoin de quatre saisonniers pour l’été, déclare Ulrich Rodolphe, le responsable. Je suis en train de tester une salariée, en ce moment. Le plus difficile, c’est de trouver un cuistot. La restauration attire de moins en mois. Déjà, à cause du Covid, mais aussi parce que c’est un métier difficile."

Yannick Chopin, représentant de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), considère ce sujet comme un "dossier sensible". Depuis le début de la pandémie, la restauration essaye de sortir la tête de l’eau. "Certains ont quitté le bateau pour se projeter vers d’autres boulots", regrette le représentant. En cause, entre autres, une image peu glorieuse du métier. "Il fut un temps où il fallait faire des heures à n’en plus finir, tout en étant payé une misère. Maintenant, il y a une tendance à un retour à la normale. L’Umih a eu tort de ne pas communiquer là-dessus. Il faut remotiver les troupes."

La solution est toute trouvée : redonner le goût du métier. Faute d’une anticipation suffisante, l’Umih prévoit déjà des jobs dating ou des visites dans les écoles pour faire découvrir les métiers.

Un déficit de 30 %

Le Sud-Aveyron est touché par une baisse des saisonniers : "En gros, il y a un déficit de 30 %, en comptant le Lévezou, Sévérac ou encore Saint-Affrique. Sur le territoire national, il y a 100 000 postes en moins", détaille Yannick Chopin. Un déficit qui se décline localement, comme à Millau : "Je devais avoir un saisonnier pour un poste en salle, mais il a trouvé ailleurs. Pour le moment je n’ai personne d’autre, annonce Nicolas Cammas, responsable du restaurant Les 3 Causses. Il y a un manque de motivation. Le confinement n’a pas fait du bien au moral. De plus, avec toutes les règles sanitaires actuelles, ça ne donne pas envie de revenir."

Pour trouver du personnel, les restaurateurs utilisent le bouche-à-oreille ou encore les réseaux sociaux. Pour l’heure, ils ne sont pas dans l’urgence. " À cette période les étudiants n’ont pas fini leurs études. C’est encore un peu tôt", relativise Nicolas Cammas Mais, pour son confrère Ulrich Rodolphe, de l’Annexe, le stress est plus présent : "Je suis un peu inquiet pour le cuistot. J’espère le trouver." Bars et restaurants tentent donc de "dépoussiérer" leur image. "On a pris en compte les effets de la pandémie pour une refonte du travail sur le long terme", analyse Yannick Chopin.

Pour réussir la saison estivale, qui s’ouvre doucement, la jeunesse devra être au rendez-vous. Les professionnels gardent toute leur confiance en elle.

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