Rodez et ses radios : Totem, modernité et fidélité au service de la proximité
En ces 100 ans de la radio en France, petit voyage dans le paysage de la bande FM locale. Sur les 17 stations qu’il est possible de capter, Totem est "la" radio emblématique du territoire. Ses dirigeants passionnés nous ont ouvert leurs portes.
Radio Cité 12, née en 1981 à Rodez, puis 12 FM jusqu’en 2000 et aujourd’hui Totem : "la" radio de l’Aveyron a quarante ans. Et à l’heure où sont célébrés les 100 ans de la radio en France, l’Aveyron a une onde FM à part dans son paysage sonore. Une onde qui l’accompagne toute la journée et avec laquelle elle semble toujours prendre le même plaisir, voire plus, à observer les audiences de cette radio, qui la place parmi les premières radios indépendantes de France.
Totem, diffusé dans 12 départements par le biais de 37 émetteurs, s’appuie sur 14 journalistes et une équipe globale, si l’on inclut les bénévoles, d’une soixantaine de personnes. Avec des audiences qui sont de 380 000 auditeurs par semaine, dont 65 000 uniquement en Aveyron. Et toujours avec ce même souci : être au plus près de ses auditeurs. "Les Aveyronnais ne s’en rendent pas forcément compte, mais au niveau où nous sommes, Totem, c’est une véritable pépite", glisse Guillaume Charvet, directeur de la station depuis trois ans.
David Martin, directeur des programmes de la station, qui avait à peine dix ans quand il a parlé pour la première fois dans le micro de la radio ruthénoise, vous en parlerait des heures de cette station, dans laquelle il a grandi. Il vous parlerait des heures durant de ce support média qui est "le plus réactif de tous". Et ce, avec d’autant plus de plaisir que cette radio privée, financée uniquement par la publicité, ne cesse de se projeter et de mettre en œuvre ce qu’il faut pour rester au contact de ses auditeurs.
En janvier, elle a effectué une bascule numérique qui lui permet désormais en un clic, et quand elle veut, de donner au public concerné une information qui n’intéresserait que lui. "Un problème sur la route entre Palmas et Laissac, cela n’intéresse pas forcément l’auditeur de Brive ", résume David Martin. "Idem pour la météo. La neige du Lioran, ils ne la voient jamais dans les Cévennes", rigole celui qui a hissé "Martin Bonheur" au rang des émissions les plus écoutées dans la région.
Si bien que Totem, via cet investissement, renforce un peu plus encore sa proximité. "A Brive, on est en tête des audiences. Pour eux, on est la radio du coin. En Lozère, on est une radio lozérienne",(1) relate David Martin, dans un des studios du siège de la radio, installé à Luc-la-Primaube.
"Le premier des réseaux sociaux"
"La technique est au service des auditeurs", résume Guillaume Charvet, pour qui la valeur ajoutée de Totem est sans nul doute "la qualité de ses contenus avec les 14 journalistes qui sont répartis sur la zone de diffusion".
"La culture du contenu, c’est notre force", clame David Martin à l’heure où les plateformes de musique inondent les espaces numériques.
Il aime aussi à rappeler le rôle "utile" auquel s’astreint la radio dans son quotidien. "Quand la station a décidé de mettre un émetteur à Belmont-sur-Rance, ce que n’a jamais fait le service public, je me dis que nous sommes là où l’on nous attend. Et c’est chouette d’arriver à la radio en se disant, je vais aussi aider des gens. La période de la pandémie nous l’a rappelé" sourit l’intarissable David Martin, pas en reste d’anecdotes souvent savoureuses. Comme celle concernant cet auditeur du Puy qui, fan de la radio depuis les années 2000, a déboulé récemment dans les studios et, en repartant, s’est arrêté chez une auditrice habitant à Bozouls qu’il n’avait jamais rencontré, pour manger chez elle !
"La radio comme on l’a fait reste le premier des réseaux sociaux", glisse Guillaume Charvet. "C’est la radio des actifs mais aussi la radio de la famille. Un lien affectif s’est créé au fil du temps. Dans nos réflexions, l’auditeur reste en tout cas au centre de notre préoccupation".
Ce lien affectif est sans aucun doute ancré par la voix de ceux qui sont derrière les micros de cette radio depuis tellement longtemps. Qu’il s’agisse de David Martin, Dominique Bahl, Olivier Cammas, Jean-Charles Virlogeux pour citer les plus "anciens". "Il est vrai que derrière tout cela, il y a de l’humain" souffle David Martin.
Pour ce siècle de radio en France, la station n’a pas forcément mis les petits plats dans les grands, mais elle a par exemple invité au débotté un fidèle auditeur de Périgueux afin de lui laisser le micro aux côtés de David Martin. Totem se réjouit également d’accompagner le groupe ruthénois la Déryves dans son ascension avec un clip tourné du côté du viaduc du Millau. Le 19 juin, elle diffusera un mini-concert réalisé avec cinq autres radios indépendantes qui ont, elle aussi, choisi un groupe et un lieu emblématique de leur région pour enregistrer trois morceaux.
Une démarche qui souligne à elle seule la fierté de la radio mettre en avant un territoire, des hommes, des femmes, et de battre le tempo de leur journée.
(1) Les belles audiences de Totem.
Quand David Martin lance que Totem est en tête à Brive, il parle des radios privés régonales. Avec 3, 6% d'audience, la radio est en 17e position, derrière toutes les "machines nationales" telles que NRJ, RMC, France Inter, RFM, RTL, etc. mais devant Sud Radio par exemple. Cela selon la dernière étude médiamétrie. Et comptabilise 2300 auditeurs/jour en audience cumulée, lui faisant dire que ceux qui écoutent Totem à Brive, pensent que c'est une radio du coin. Dans le Tarn-et-Garonne, Totem comptabilise 8900 auditeurs/jour, avec 4, 1% d'audience, toujours derrière les "grosses" radios, mais devant RFM ou Europe1.
Mais ses plus belles audiences, c'est bien évidemment en Aveyron que Totem les réalise avec 28, 3% d'audience, devant France Inter, NRJ et RMC, en comptabilisant 67 200 auditeurs / jour ! En Lozère également, Totem domine les audiences, devant France Inter, NRJ et Fun, 19, 9% de part d'audience et 12 600 audieteurs / jour en audience cumulée. On note égzlement une belle présence dans le Cantal où la radio aveyronnaise pointe dans le trio de tête. Tout comme dans le Lot.
Chérie FM : Frédéric Quairel depuis 15 ans derrière le micro
12 années à Saint-Flour, 15 à Rodez… cela fait plus de 27 ans que Frédéric Quairel est la voix locale de Chérie FM, lors des décrochages régionaux des journaux. Soit toutes les demi-heures entre 6 heures et 9 heures, et à midi.
"Tout étant en direct, je suis à la radio à 5 heures du mat ", sourit l’intéressé, dont les bureaux se trouvent au 1, rue Sainte-Catherine, près de la place du Bourg. Des locaux dans lesquels œuvrent également deux commerciaux et une secrétaire.
CFM : David Dumont, dix ans déjà !
Cela fait déjà dix ans que David Dumont est la voix ruthénoise de CFM, ex Caylus FM. Dix ans que David Dumont pilote la fréquence ruthénoise de cette radio associative et qu’il mobilise à ses côtés une vingtaine de bénévoles. Avec un leitmotiv : "ouvrir le micro à ces gens du territoire que l’on entend peu". Si la politique, avec les élections départementales le mobilise pas mal, les domaines culturels et associatifs n’échappent pas à son attention. "Je dois l’avouer, ce n’est pas de tout repos !" sourit David Dumont, par ailleurs ravi du nouveau site internet de la radio, qui permet de réécouter les émissions de CFM Rodez quand on en a envie.
Radio Temps Rodez : l’envie de prendre un nouvel élan à Station A
"Il y a 10 ans Radio Temps Rodez entrait dans la cour des grands en obtenant du CSA l’autorisation d’émettre sur la fréquence 107 FM. À l’époque, le 5 mars 2010, Michel Boyon alors président de CSA, plus familièrement appelé "le gendarme de l’audiovisuel", était venu en personne pour appuyer sur l’interrupteur et lancer officiellement les programmes. "Il était 12 h 07", se souvient Pierre-Etienne Vampouille le créateur et président historique de la radio associative ruthénoise. Une aventure radiophonique commencée en 2006, sur une fréquence dite scolaire, à l’ombre du Cedec", écrivions-nous dans Centre Presse, le 5 mars 2020, pour les dix ans de la radio.
Vendredi après-midi, les équipes de RTR étaient à Station A pour fêter les 100 ans de radio, avec notamment quatre heures d’émission en direct. Et un clin d’œil très appuyé à sa voix depuis 10 ans, Armand Klève qui, le 1er juillet, quittera la station pour Station A. "La radio intégrera également Station A à la rentrée" annonce Pierre-Etienne Vanpouille. "Nous allons en profiter pour donner un nouvel élan à la station puisque sa santé financière nous le permet". De quoi réjouir ce fan de radio, à l’origine de la naissance de Radio temps. "Quand j’étais jeune enseignant à Dunkerque, une ville qui recevait beaucoup de communautés étrangères pour aller sur les chantiers navals, il y avait une radio, Radio rencontre, qui existe toujours, qui jouait un rôle important pour l’intégration de ces communautés. J’en faisais partie. Et si j’ai créé cette radio ici, au lycée Louis-Querbes quand j’en avais la direction, c’est pour le formidable outil pédagogique que cela représente. La radio est à mon sens sous-estimée. Surtout quand on voit la rapidité avec laquelle on peut voir des jeunes à l’aise derrière un micro et ainsi gagner en estime de soi". Un bel hommage rendu à cette dame centenaire.
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