Lanuéjouls. Aveyron : quel avenir pour les boîtes de nuit à la réouverture ?

Elles étaient une trentaine dans le département de l’Aveyron dans les années 80. Aujourd’hui, il n’en reste plus que sept. De l’aveu même des patrons de discothèques restantes "aujourd’hui, les gens boudent les boîtes. On est dépassé, explique Vincent Déléris, patron de l’Hélianthe à Lanuéjouls. On ne va plus en discothèque pour faire des rencontres, déjà. Maintenant il y a Facebook, Tinder, Meetic…"

Et après le Covid ? Comment les comportements évolueront-ils encore ? Beaucoup craignent un changement d’habitudes. "Est-ce que les gens se sont habitués à se voir en appartement ? On ne peut pas encore savoir… J’ose espérer qu’il y aura quand même une effervescence à la réouverture. Mais sur la durée ? Impossible à dire. On est dans le flou", ajoute Vincent Déléris.

Celui-ci note même des chiffres de plus en plus alarmants. Depuis le début de la pandémie, une boîte de nuit sur cinq aurait déjà déposé le bilan. "Plus de 200 ont déjà mis la clé sous la porte."

Les professionnels craignent également, avec l’été approchant, que certains bars se transforment également en petite discothèque. "On l’a vu l’été dernier, avec des établissements qui fermaient à 3 ou 4 heures du matin, avec la bénédiction des mairies", déplore Jean-Louis Cabiron à l’Excalibur. Les fêtes clandestines, effraient aussi les professionnels de la nuit, qui ne peuvent travailler. "Même la police nous le dit ! Au moins, nous, on régule tout ça", s’énerve Jean-Michel Lemourier, avant d’ajouter, "Si on ne veut pas nous laisser travailler, la question est en train de se poser de demander à l’État de nous racheter nos fonds de commerce. Moi je suis prêt à le faire !".