Au Viala-du-Tarn, le mécontentement monte contre l’opérateur Orange

  • Bernard Boucault devant les portes de l’armoire téléphonique. Bernard Boucault devant les portes de l’armoire téléphonique.
    Bernard Boucault devant les portes de l’armoire téléphonique.
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Claudine Boucault, estivante à Coudols, hameau du Viala-du-Tarn, depuis 45 ans, ne décolère pas. "Cela fait depuis le 25 mai que nous n’avons pratiquement plus d’internet dans tout le hameau et il va falloir attendre encore pour qu’Orange intervienne."

Dans un SMS qui lui est adressé, l’opérateur reconnaît que le trafic est perturbé depuis cette date. Mais malgré une intervention jeudi 3 juin, l’accès au réseau est toujours quasi impossible pour nombre d’habitants qui l’interpellent.

Claudine Boucault se dit d’autant plus inquiète que son téléphone fixe est lié à internet. "S’il m’arrive quelque chose, que faire, puisqu’il ne reste que trois téléphones fixe accessibles pour tout le hameau ?", précise-t-elle.

Et ce n’est pas tout, elle évoque une armoire téléphonique ouverte depuis fin avril. Là encore, avec son mari, elle a sollicité Orange, en vain. La porte de l’armoire n’est toujours pas réparée et seul un fil de fer retient la porte.

Alertée par plusieurs habitants, la mairie du Viala-du-Tarn a appelé plusieurs fois l’opérateur pour qu’il remédie rapidement à cette situation. Mais l’intervention de jeudi n’ayant pas réglé le problème, nombre d’habitants toujours sans internet se sentent négligés voire abandonnés par l’opérateur. Une nouvelle intervention, samedi 5 juin, a rétabli le réseau mais la navigation reste lente et problématique pour beaucoup.

Fracture numérique et interdépendance

Ces problèmes interviennent dans un contexte marqué par la grande panne des numéros d’urgence sur le réseau Orange dans la soirée du mercredi 2 juin et que plusieurs syndicats d’Orange attribuent à une "perte de maîtrise" ou à une "fragilisation" des réseaux de l’opérateur téléphonique, pointant ainsi le doigt sur sa politique industrielle. Au-delà du cas Orange, la fracture numérique est une réalité pour les populations des espaces ruraux les plus isolés. Ainsi, à Ladepeyre, le hameau voisin, plusieurs habitants qui ont accès à internet signalent le fonctionnement intermittent de ce dernier.

Ce qui se passe au Viala-du-Tarn est une illustration locale d’un problème global, celui des inégalités territoriales que la libéralisation des télécommunications a au moins conforté sinon amplifié. Elle est également révélatrice d’une dépendance accrue des populations à un mode de communication lié à une organisation du monde toujours plus interdépendante.

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Les commentaires (1)
Altair12 Il y a 2 années Le 09/06/2021 à 13:38

Il est vrai que les zones rurales sont les oubliées des opérateurs téléphoniques mais également et surtout du gouvernement ; il n'y a qu'à constater tous ces services publics qui ferment !
Le plus dramatique est encore l'éducation nationale et ses regroupements alors que dans les banlieues ils ont des certaines classes avec 5 élèves ! ! !