Estaing : les limes de Jean-Louis Raoul ont été brevetées par Napoléon

  • C’est au village du Monastère que ce célébre artisan-serrurier est né.
    C’est au village du Monastère que ce célébre artisan-serrurier est né.
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CORRESPONDANT

Né au sein d’une ancienne et modeste famille du village du Monastère, Jean-Louis Raoul va devenir un remarquable artisan, reconnu par ses pairs et Napoléon.
 

Né le 2 janvier 1751, le jeune Raoul s’intéresse dès son plus jeune âge à l’industrie du fer (son père paysan pratiquait aussi le métier de forgeron). Il montre aussitôt de rares dispositions pour les ouvrages de serrurerie difficiles et délicats. Mais les temps sont durs, il quitte à regret la forge de son père pour se placer comme berger.

Toujours attiré par les arts mécaniques, il intègre les établissements Cabantous de Rodez comme apprenti serrurier. Des débuts très prometteurs avec la création d’une serrure aux lignes parfaites et d’un fini irréprochable (qui ornera la porte d’entrée de l’évêché) tout comme une branche de laurier en fer forgé pour un café de la cité ruthénoise. Après ce bref apprentissage, Jean-Louis Raoul part à Paris. C’est là qu’il sera remarqué avec la réalisation d’un ouvrage aux mille difficultés : le montage du fameux boudoir de glaces mobiles au Petit Trianon de Versailles. Un fini impeccable et un fonctionnement parfait lui vaudront les compliments de la reine Marie-Antoinette.

Les limes de la reconnaissance

Prenant la direction de l’importante fabrique de limes d’Ambroise, cet homme d’une quarantaine d’années reprend les livres de classe et se replonge dans les formules et les calculs. Son but : perfectionner les principes de fabrication des limes. Ce sera le retour à Paris et l’ouverture d’un atelier de fabrication de limes.

Désireux de faire constater les avantages de ses découvertes, Jean-Louis Raoul organise des expériences publiques auxquelles artistes et connaisseurs (dont le célèbre horloger Lépine) reconnurent que les limes Raoul "de toute forme et de toute grandeur étaient supérieures à leurs pareilles provenant d’Angleterre".

Et, c’est lors de la première exposition au Champ de Mars que Napoléon, alors Premier consul, prit un paquet de limes tout en soulignant "grâce au citoyen Raoul, les ateliers de France pourront désormais se passer des Anglais".

Le travail et les recherches de cet ingénieux artisan étaient confirmés et reconnus dans les plus hautes instances. Une belle récompense pour cet Aveyronnais au talent artistique et créatif indéfectible.

Le 17 juillet 1844, cet enfant de Coubisou mourut dans son hôtel particulier du Marais, laissant à ses cinq enfants une brillante fortune.

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