Départementales : Jean-François Galliard contesté par son propre camp dans son canton

La tactique est claire. Arnaud Viala voudrait s’éviter d’avoir une guerre fratricide à droite au troisième tour, contre le président sortant, Jean-François Galliard. Le député du Sud-Aveyron, à la manœuvre pour prendre la présidence du Département, a donc poussé à la constitution d’un binôme pour contrer celui qui a pris la tête de l’institution en 2017 et ainsi, diluer les voix de droite. Pour cela, il n’a pas eu besoin d’aller chercher bien loin. Il s’est adressé à Sylvie Ayot, conseillère sortante, élue en 2015 avec Galliard, mais avec qui ce dernier ne souhaitait pas repartir. Il faut dire que la cadre chez Renault a perdu pas mal de sa popularité dans la cité du gant à cause notamment de sa rupture au cours du mandat municipal précédent, avec Christophe Saint-Pierre, ancien maire, dont elle était un soutien important. Souvent absente en raison de ses engagements professionnels, elle avait fini par prendre ses distances à la Ville, tout en continuant d’honorer, le plus possible, ses engagements au Département. Cette fois, elle se lance avec Christophe Loubat, un pompier millavois. Ils affronteront donc, à droite, Jean-François Galliard, président sortant, qui, lors de la campagne, s’attache à mettre en avant son bilan et notamment son engagement pour la culture. Résident à Nant, il ne néglige pas non plus la campagne dans les cinq villages (Aguessac, Compeyre, Paulhe, Saint-Jean-du-Bruel, Nant), qui composent le canton, en plus de la moitié de Millau. Pour remplacer Sylvie Ayot, Jean-François Galliard s’est allié à la très populaire Karine Orcel, ancienne adjointe à la culture sous la municipalité de droite, avec qui il partage de nombreuses valeurs communes.

La gauche mise sur le renouvellement

Dans ce contexte de division à droite, la gauche se verrait bien ravir le canton, ce qui pourrait, au final, faire aussi le jeu d’Arnaud Viala, qui verrait de fait son concurrent écarté. Le Printemps aveyronnais a misé sur un attelage hybride, avec Solveig Letort, larzacienne EELV et le jeune Valentin Artal (23 ans), adjoint d’Emmanuel Gazel à la mairie de Millau. Ce dernier, en quelques mois, a pris beaucoup de responsabilités et pourrait représenter l’avenir de la gauche sud-aveyronnaise. Pour cela, il faudra se confronter aux urnes en son nom propre, ce qu’il fait pour la première fois.