Quilles de huit : Pour Roxane Delpoux, reprise de la compétition rime avec ambition

Elle n’a pas fait exception. Dimanche 30 mai, comme tous les joueurs et joueuses, c’est avec excitation mais également une certaine appréhension que Roxane Delpoux a repris le chemin des terrains de quilles, à l’occasion de la première manche du championnat départemental, échéance tant attendue par les quilleurs, privés de jeu l’an dernier pour cause de crise sanitaire et qui craignaient jusqu’à il y a encore un gros mois de devoir vivre une nouvelle saison blanche.

"Ç’a fait plaisir de voir tout le monde réuni comme ça, même s’il y avait des manques dans certains effectifs ; de pouvoir reprendre, même si on n’avait pas pu beaucoup s’entraîner en amont à cause du confinement et du couvre-feu", déclare la joueuse du Piboul, dont la satisfaction n’a été qu’à peine entamée par le protocole sanitaire : "C’était un peu compliqué de jouer avec le masque ce jour-là étant donné qu’il faisait chaud. Surtout, le problème était qu’en le touchant trois ou quatre fois avec les mains pleines de poussière pour l’enlever et le remettre (celui ou celle qui joue peut le baisser, NDLR), il était vite sale. Je trouve qu’on pourrait s’en passer étant donné qu’on joue en extérieur. Il y avait certains joueurs qui disaient qu’ils travaillaient sur des chantiers et n’étaient pas obligés de le porter alors que là, dans des conditions identiques, ce n’était pas la même chose. Après, on était tous contents de jouer, de retrouver la convivialité qu’il peut y avoir aux quilles".

"Ça envoie un signal à la concurrence"

Pour la joueuse tout juste âgée de vingt-trois ans, cette première manche a permis de chasser rapidement les doutes puisqu’elle l’a conclue en tête, avec un total de 198.

"J’étais allée voir mon frère jouer à Rignac le matin et quand je le regardais, je me demandais si j’allais y arriver l’après-midi, si j’allais réaliser la même moyenne que l’an dernier ; j’avais un peu peur. Ça faisait un an et demi que je n’avais pas touché une quille. Je joue au Piboul mais vis à Rodez, ce qui complique les choses pour m’entraîner. Si j’habitais au Piboul, j’aurais pu le faire en dehors du couvre-feu", confie-t-elle, avant d’ajouter : "Je m’étais entraînée la semaine précédente et à cinq mètres, je ne touchais pas une quille. Je m’étais dit que j’allais remettre ça en fin de semaine mais je n’avais pas pu. Le dimanche matin, quand je me suis levée, je me suis dit que j’allais tout louper mais finalement, les premiers coups se sont bien passés et à la fin, je n’ai jamais touché autant de quilles. Même si je sais que je ne ferai pas ce score à chaque fois, ça met en confiance et envoie un signal à la concurrence".

Changement de partenaire

Cette saison, celle qui avait remporté le challenge national chez les benjamines en 2010 a changé de partenaire et retrouvé son ancienne acolyte, Auriane Marty.

"Elle avait arrêté il y a trois ans car elle était partie pour ses études. Elle faisait des remplacements au coup par coup mais pas plus. Cette saison, la collègue avec qui je jouais depuis a eu un enfant et il lui était compliqué de concilier le fait de s’occuper de lui et les quilles. Je l’ai appris à la dernière minute et j’ai demandé à Auriane, qui m’a dit qu’elle était partante", explique-t-elle, elle qui nourrit, avec son binôme, de sérieuses ambitions pour les semaines à venir : "On va tenter de se qualifier pour les championnats de France pour ensuite aller y jouer le titre".