"La Nuée", entre drame social agricole et film de genre

  • "La Nuée" avec Suliane Brahim
    "La Nuée" avec Suliane Brahim Courtesy of The Jokers / Capricci
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Relaxnews

(AFP) - Des scènes dignes d'Hitchcock, mais des sauterelles à la place des "Oiseaux": sous les atours d'un film fantastique, "la Nuée" offre mercredi en salles une plongée prenante et subtile dans les difficultés d'une famille d'agriculteurs.

L'intrigue du film, premier long-métrage de 01h41 signé Just Philippot, 39 ans, se noue dans une petite exploitation agricole en difficulté financière.

Pour sauver sa ferme de la faillite, la cheffe de famille (Suliane Brahim), qui s'occupe de ses deux enfants, mise tout sur une activité originale: l'élevage de sauterelles comestibles.

Ces dernières grandissent dans des serres blanches, nimbées la nuit d'une lueur inquiétante. Vendues pour produire de la farine énergétique, elles devraient permettre à la famille de rentrer dans ses frais et d'assurer sa subsistance.

Mais l'équilibre n'est pas si facile à trouver et de coups de fil aux fournisseurs en demande de reports d'échéances, la situation devient critique. Jusqu'à ce que la mère se rende compte qu'elle peut stimuler de façon incroyable la croissance des insectes, en les nourrissant de son propre sang. Jusqu'où devra-t-elle donner d'elle-même pour sauver sa famille ?

"Je voulais tenter une synthèse entre cinéma spectaculaire et film d'auteur", a expliqué à l'AFP le réalisateur, qui témoigne n'être pas lui-même un grand spécialiste du film d'horreur.

Le film s'inscrit dans un renouveau récent du film de genre français, de "Grave" de Julia Ducournau en 2016 à "Teddy" de Ludovic et Zoran Boukherma, film de loups-garous en salles le 30 juin.

"La Nuée" est "presque un thriller agricole qui finit comme un film catastrophe, avec un drame familial au coeur", synthétise le cinéaste, installé à Tours.

Gros plans inquiétants sur les mandibules des sauterelles, scènes sanguinolentes, le réalisateur s'est amusé avec les codes du film d'horreur. Mais il se veut aussi en prise avec le réel, quand il aborde la crise de l'agriculture et les relations sans pitié avec les fournisseurs et les clients.

"Je trouvais ça extrêmement intéressant de faire un film sur l'agriculture sans pointer du doigt les agriculteurs", ajoute le cinéaste qui revendique aussi bien l'héritage de "Petit Paysan" que d'"Alien".

"La Nuée", est aussi le portrait touchant d'une famille monoparentale: l'amour entre une mère, son adolescente et son fils plus jeune, après la disparition de son compagnon, et malgré les difficultés financières.

Pour interpréter cette mère qui menace de sombrer dans la folie, le réalisateur a choisi une sociétaire de la Comédie française de 42 ans, Suliane Brahim, entourée d'autres acteurs peu vus au cinéma, dont les jeunes Raphaël Romand et Marie Narbonne, qui jouent ses enfants.

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