Une chemise zéro déchet et zéro impact qui revalorise les stocks dormants

  • Deux modèles de chemise conçus à partir de stocks de tissus dormants par la marque Akho.
    Deux modèles de chemise conçus à partir de stocks de tissus dormants par la marque Akho. Arthur Pal x Akho
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Relaxnews

(ETX Daily Up) - C'est en voyant partir en fumée des milliers de mètres de tissu en Afrique du Sud que Valentine Robin décide de créer Akho. La marque ambitionne de proposer des vêtements intemporels conçus dans des matières naturelles, exclusivement à partir de stocks dormants, sans impact sur la planète, et de réduire de façon considérable les déchets qui participent à faire de la mode l'une des industries les plus polluantes au monde.

On le sait, l'industrie de la mode doit se réinventer pour réduire son empreinte environnementale. Chose qui passe ces derniers mois par la seconde main, l'introduction de fibres peu ou pas polluantes, mais aussi par le recyclage. C'est d'une certaine façon cette dernière voie qu'a décidé de suivre Valentine en créant la marque Akho, dont le concept repose sur l'idée de circularité : offrir une vie à des mètres de tissus qui avaient jusqu'alors été relégués au second plan, voire brûlés, pour cause de défauts, d'invendus, de surplus de production, voire d'annulations de commandes.

"L'année dernière, j'ai co-organisé un tour du monde à la rencontre d'entrepreneurs engagés qui luttent pour une consommation plus responsable dans des industries et des écosystèmes très différents. (…) En Afrique du Sud, j'ai eu l'occasion de visiter une usine textile. La veille de ma visite, l'atelier s'était vu annuler une importante commande de la part de la France et se retrouvait donc avec des centaines et des centaines de rouleaux de tissu fraichement conçu sur les bras. Par manque de place et d'argent, ils brulaient toute cette matière derrière leurs locaux, provoquant une impressionnante fumée noire", explique Valentine Robin à ETX Studio.

C'est à ce moment que la jeune entrepreneure décide de fonder une marque avec des engagements sociaux et environnementaux forts. "Voir la déception des employés devant la destruction commanditée de semaines de travail a été un véritable déclic. Je voulais m'engager et m'investir pour un système circulaire et vertueux qui mettrait le savoir-faire? l'humain et le respect de l'environnement au coeur de ses préoccupations", poursuit la fondatrice d'Akho.

Aucune nouvelle matière

Les chemises de la marque Akho, qui signifie "pas de nouvelle matière" en Zoulou, rappelant ainsi le pays dans lequel l'idée de ce concept a germé, semblent d'ores et déjà avoir séduit un large public en quête d'un dressing plus responsable. La campagne Ulule, sur le point de s'achever, est en passe d'atteindre 400% de son objectif initial, témoignant de l'intérêt du public pour une mode plus circulaire.

Pour limiter son impact sur l'environnement et réduire les déchets, Akho a donc fait le choix d'utiliser les stocks dormants de grandes maisons européennes ou d'ateliers de production de tissu, misant sur des matières naturelles de haute qualité, sans produits chimiques, comme le lin et le coton. Le tout étant ensuite produit dans un atelier familial situé dans la région de Porto, au Portugal.

Pas de déchet, ni en amont ni en aval

On l'a vu, le concept d'Akho repose sur le zéro déchet sans aucune matière première créée. Mais la marque a fait le choix d'aller encore plus loin en ne proposant que des séries limitées et numérotées, produites à la demande, pour éviter une fois encore la surproduction. Une idée en totale adéquation avec la démarche initiale, qui repose sur le fait de limiter le gaspillage. Mais il s'agit également de proposer un vêtement qui s'inscrira dans le temps, dont il sera difficile de se séparer, en opposition à la "mode jetable" justement induite par cette surproduction.

"C'est très important pour moi de proposer de véritables compagnons de route, des vêtements qu'on aime et qu'on garde, qu'on transmet et qu'on regarde, des années après, des souvenirs plein la tête. Et pour toucher ce sentiment affectif, il est important que le consommateur sente que 'SA' pièce est unique, rare et précieuse. C'est pour cela que j'ai décidé de ne produire que de petites séries d'intemporels de haute qualité, numérotées pour appuyer ce sentiment d'exclusivité et d'unicité", souligne Valentine Robin.

Parmi les premières chemises proposées, disponibles en précommande, figurent la chemise en lin "Phambi", dont 161 pièces sont disponibles en bleu roi, la chemise en coton épais "Emva", proposée en trois coloris - toujours en série limitée, et la chemise en coton léger "Manje", mise en vente en cinq coloris. Notons que pour chaque modèle, étiquettes et boutons sont eux aussi issus du recyclage.

Pour le moment, via la campagne Ulule, les chemises sont proposées en précommande à un tarif réduit. Elles devraient par la suite, pour les modèles évoqués précédemment, être vendues à 109 euros l'unité.

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