Football : pour Pierre Bardy (Rodez), "petit à petit, on grandit"
Après des tests physiques effectués mardi, les joueurs de Rodez ont débuté leur préparation hier. L’occasion pour leur capitaine de se confier sur la saison passée, celle à venir et son destin personnel.
Après un mois de vacances, dans quel état d’esprit êtes-vous au moment de la reprise ?
J’ai hâte de reprendre ! Ces vacances ont fait du bien. Personnellement, j’en ai bien profité, je pense que cela a été le cas pour tout le monde.
Vous êtes prêts à souffrir ?
Oui. Et c’est pour cela que je m’étais dit, je pars un maximum pendant la coupure. C’est bien de se vider la tête pendant le mois de libre qu’on a et après se remettre en mode compétition.
Un mois, c’est suffisant pour faire la coupure entre deux saisons ?
Je dirais que deux mois, ça m’irait (rires) ! Un mois, ça suffit pour recharger les batteries, passer à autre chose. C’est la période qu’il faut pour que le foot commence à te manquer et avoir envie de reprendre.
Avec le recul, que bilan tirez-vous de la saison dernière ?
Plutôt un bilan positif, car nous sommes arrivés à nous maintenir. La première partie de saison a été très compliquée. Nous n’avons pas été mauvais sur le contenu, mais nous avons fait beaucoup d’erreurs, des petits détails nous ont coûté cher. Nous avons su rectifier cela par la suite, surtout à partir du début d’année. C’est normal d’en passer par là, nous sommes une équipe qui apprend.
Quelles sont les erreurs à ne pas reproduire pour éviter la même entame de saison ?
Lors de beaucoup de matches, nous avons fait une erreur technique ou tactique, sur un mauvais placement, qui nous a coûté un but. Et on sait qu’à ce niveau, c’est très dur de revenir ensuite.
Vous avez connu une très belle série à partir du début de la phase retour. Comment expliquez-vous que Rodez a affiché deux visages aussi différents ?
La coupure hivernale a fait énormément de bien. Le recrutement qui a été fait a été très cohérent. Je pense notamment à Julien Célestine, c’était le joueur idéal pour le poste qu’il nous fallait (défenseur central, NDLR). Il nous a amené de l’impact derrière, c’est ce qui nous manquait. Les petits ajustements ont fait que tout s’est remis d’aplomb.
Parmi ces ajustements, il y a eu le retour au 3-5-2...
C’est le schéma qu’on connaît, celui qui nous a fait monter, celui qu’on maîtrise très bien. Quand ça va mal, il faut savoir revenir à ce que l’on sait faire. C’est ce que le coach a fait et c’est allé mieux.
Après avoir effectué une très bonne deuxième partie de saison, le groupe a connu beaucoup de changements durant l’intersaison. Est-ce que cela peut empêcher de rester sur votre élan positif ?
Je ne pense pas que notre dynamique sera changée, car le noyau reste le même. Cela fera même du bien d’amener de la nouveauté.
Quelles sont vos ambitions pour la saison à venir ?
Sur un plan personnel, j’avais pour objectif il y a un an de ne pas me blesser, de faire une saison complète. Je l’ai faite et j’aimerais bien en faire une deuxième ainsi. Sinon, c’est faire des bons matches, aller chercher la plus haute place possible. J’aimerais bien aussi marquer quelques buts de plus…
Le Raf s’est classé 9e sur la phase retour. Est-ce que cela signifie que vous avez la capacité de viser la première partie de tableau ?
Clairement. Il faudra voir comment se déroule la saison, mais après avoir été 9e sur une moitié de championnat, si tu gardes tout ce qui a été bien fait, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas faire une saison entière à cette place. Il y a beaucoup de si, mais je pense qu’on a moyen de le faire. Il faut avoir à l’esprit qu’on en est capable.
Après deux ans en Ligue 2, quels progrès ont été faits par le club ?
On grandit petit à petit. Les structures se développent. Le staff médical comme à être vraiment bien en place. Au niveau des équipements, il y a eu des investissements sur le matériel de musculation et de récupération, ce qui est obligatoire pour perdurer à ce niveau. À l’image de la réfection du stade, tout cela prend du temps, car nous partons de zéro. Ce qui est fait est cohérent. Il faut rester en Ligue 2 pour continuer à se développer.
Et sur le plan du jeu, comment se matérialise cette progression ?
Nous avons pris le rythme de ce qu’est la Ligue 2. Nous sommes bien plus à l’aise et nous avons ce qu’il faut pour faire quelque chose d’intéressant dans ce championnat. On se rend compte aussi que le regard de nos adversaires a complètement changé, notamment les équipes du haut de tableau, entre le début et la fin de saison dernière. Au début, ils venaient pour gagner, après notre série d’invincibilité à domicile (11 matches, série en cours), ils venaient pour ne pas perdre. Je me souviens notamment du Havre, venu avec un bloc très bas. Cela veut dire qu’on évolue, qu’on commence à faire peur. Et mentalement, ce n’est pas pareil…
La saison qui s’ouvre débute avec de nombreux changements dans l’effectif ruthénois. Quand on est à l’intérieur du groupe, est-ce que c’est dur de voir partir des partenaires avec qui on a partagé beaucoup de bons moments depuis longtemps ?
On est habitué. Cela fait presque dix ans que je suis dans le groupe un à Rodez, chaque année des mecs avec qui tu t’entends bien s’en vont. C’est dur à dire mais on s’y fait. On sait que c’est comme ça et que cela n’empêche pas de garder contact quand on partage des affinités.
En tant que capitaine, avez-vous plus de responsabilité que les autres pour intégrer les nouveaux ?
Ici, chaque nouveau qui arrive est très bien accueilli par tout le monde. Au fil des ans, on constate qu’il n’y a même pas besoin de forcer quiconque, cela se fait naturellement. D’ailleurs, les années précédentes, les recrues nous ont souvent dit que l’ambiance est bonne à ce niveau.
Alors que votre contrat arrivait à échéance au 30 juin, vous avez prolongé de deux ans. Qu’est-ce qui vous a donné envie de poursuivre l’aventure à Rodez ?
Cela fait un moment que je suis ici et je me sens bien. La proposition du Raf était cohérente et, même si j’en ai eu pour aller ailleurs, il n’y en avait aucune qui me faisait sentir que je faisais une erreur en disant non.
Par ailleurs, je ne voulais pas partir en vacances sans rien avoir. Je ne voulais pas prendre ce risque, alors que de nombreux joueurs vont se retrouver sur la touche en raison du contexte actuel. Je me suis dit : si je dis non à Rodez et qu’en revenant de vacances, je n’ai pas de club, je suis le roi des cons. C’était un risque que je ne voulais pas prendre.
Avez-vous eu des offres de la part d’autres clubs de Ligue 2 ?
Trois clubs de L2 m’ont sollicité, un de haut de tableau, deux de milieu de tableau.
À 28 ans, vous avez prolongé pour deux saisons supplémentaires avec votre club formateur. Est-ce que vous avez l’intention de faire toute votre carrière à Rodez ?
J’ai signé pour un an, plus un autre supplémentaire en cas de maintien. Je ne sais pas si je vais passer toute ma carrière ici. Mon objectif est de rester au plus haut niveau possible et si cela ne peut pas se faire à Rodez, j’espère que ce sera autre part. En tout cas, je ne me fixe aucune limite. Et je n’oublie pas que le Raf m’a fait confiance au haut niveau.
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