Montolieu, le village des livres
Montolieu, petit village audois de 860 habitants, sur le versant sud de la Montagne noire, non loin de la cité de Carcassonne, est devenu la capitale d’Occitanie du livre et des arts. Un village à la page, qui accueille de nombreux libraires, artistes et artisans du livre. Un village doté de plusieurs pôles culturels, où il fait vraiment bon vivre.
Des livres, des livres, encore et toujours des livres. Des tonnes de livres et des artistes. Plein d’artistes et des notes de musique jazz… La belle histoire livresque et culturelle du petit village de Montolieu et de ses 860 âmes, au pied de la Montagne noire et à quelques battements d’ailes des remparts de la cité de Carcassonne, a débuté il y a de cela plus de trente ans, en 1990, lorsque Michel Braibant, relieur carcassonnais, a eu la riche et généreuse idée de vouloir créer un conservatoire des Arts et Métiers du livre, afin de transmettre cette précieuse mémoire en accueillant le public chez les artisans. Grâce à sa collection personnelle et à des donations, le musée de Montolieu (voir par ailleurs) a ouvert ses portes en 1991. Parallèlement, quelques libraires de livres anciens, animés par la même envie, se sont lancés dans cette aventure qui pouvait paraître, alors, un peu folle. Mais comme le disait, très justement, Michel Braibant, "il n’est pas de réalisation qui ne soit au départ utopique". Et la réalité lui a finalement donné raison, preuve que ce passionné avait vu juste. Alors que le village semblait promis à un inexorable déclin, il fait preuve aujourd’hui d’une étonnante vitalité, recevant chaque année des milliers de visiteurs, de nombreux artistes ayant emboîté le pas des libraires.
Une vraie fourmilière artistique
"C’est l’un des seuls villages d’Occitanie et sûrement de France à proposer une telle offre culturelle", me glisse l’un des libraires installé dans la place depuis une vingtaine d’années. "Au début, il n’y avait pratiquement que des livres anciens, maintenant il y a vraiment de tout, avec beaucoup de bandes dessinées, mais aussi des mangas et plein d’autres choses." La musique n’est pas en reste, et avec un peu de patience, on peut dénicher dans quelques bacs ou recoins de librairies de bons vieux vinyles. "La plupart des artistes et des libraires vivent dans le village où sont installés leurs boutiques et leurs ateliers, et ça crée une vraie vie sociale", nous raconte le peintre et dessinateur, Bruno Aimetti, dans sa galerie de la rue Saint-André, à quelques pas de l’église du même nom et de sa jolie placette ombragée, qui fait la joie des pétanqueurs.
Avec ses 18 librairies, sa vingtaine d’ateliers d’artistes, ses artisans du livre (relieur, imprimeur, illustrateur, calligraphe, typographe, graveur, enlumineur…), ses cinq restaurants et ses trois pôles culturels que constituent le Musée des Métiers et des Arts du livre, la Coopérative musée Cérès Franco et la Manufacture (lire ci-contre), le village de Montolieu constitue une véritable fourmilière culturelle, où il fait particulièrement bon vivre.
Salons, concerts, festivals, stages, ateliers, rencontres
Porté par cette véritable dynamique culturelle et parce qu’il est évidemment indispensable d’entretenir la flamme, le village propose de nombreuses animations tout au long de l’année. Ainsi, ce week-end, depuis hier et jusqu’à ce soir, Montolieu accueille une quarantaine d’auteurs indépendants. Montolieu, c’est aussi son festival de bande dessinée, en octobre, son festival Pages de jazz, en juillet, ses stages, ses ateliers pédagogiques, ses rencontres avec des auteurs, sa journée mondiale de l’art et ses nombreuses expositions. Montolieu c’est encore le marché des producteurs, le marché des créateurs et les concerts de la Manufacture. Montolieu, ce sont également les soirées jazz de l’Apostrophe, tous les vendredis de l’été, du 17 juillet au 28 août, sous les immenses feuillages des tilleuls centenaires de la maison de maître de l’ancienne manufacture.
Un village véritablement à la page, et ce n’est pas qu’une image, dans une ambiance reposante, apaisante, conviviale. Comme une parenthèse enchantée dans cette campagne audoise, où l’on se donne le temps de lire. Et de vivre. Un village comme on les aime.
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