Decazeville. Rugby : le rêve bleu pour le Decazevillois Joris Segonds

Lorsqu’on termine la saison meilleur buteur du championnat sous les couleurs du Stade Français, que l’on met sur la touche un joueur comme Nicolas Sanchez, international argentin, il y a forcément de quoi entrevoir le blason de l’équipe de France. C’est chose fait depuis hier, car Joris Segonds figure parmi les 42 noms retenus par le staff de Fabien Galthié pour la tournée en Australie. Un aboutissement qui vient récompenser une saison presque parfaite de l’ouvreur de 24 ans, originaire de Decazeville. Ainsi que l’ascension d’un joueur qui a fait ses premières armes à Rugby bassin et au Sproting club decazevillois, avant de porter les couleurs d’Aurillac (2016-19), en Pro D2, et de rejoindre la capitale.

"Cela fait tout drôle d’avoir son nom inscrit dans la liste pour la tournée, sourit le néo-international, encore sous le coup de l’émotion. En fait, je débutais mes vacances et préparais mon départ pour le Sud-Ouest quand Laurent Labit m’a appelé pour m’annoncer de me tenir prêt à rejoindre Marcoussis !" Même s’il avait eu déjà quelques indices de sa présence dans la liste ces dernières semaines, le Decazevillois préférait se concentrer sur la fin de saison de sa formation, qui s’est achevée la semaine dernière, avec une défaite face au Racing (38-21) en barrage. "Il y avait bien des bruits que Thomas Lombard (directeur général du Stade Français, NDLR) me relayait, dit-il. Mais je préférais me concentrer sur notre fin de saison et ne pas y penser."

Encensé par quelques consultants de renom, et par tout Decazeville bien évidemment, Joris Segonds n’avait la tête qu’à son rôle de buteur, celui qui le propulse au niveau du rugby international. Il profite également du choix de Fabien Galthié de laisser au repos Romain Ntamack et Matthieu Jalibert, les ouvreurs retenus lors du Tournoi des VI Nations, préférant tester à ce poste des jeunes loups du Top 14 comme Louis Carbonel et Antoine Hastoy, en plus de l’Aveyronnais.

Une saison accomplie

En attendant la fumée bleue, hier, Joris Segonds a tout de même passé ces derniers jours à préparer une éventuelle bonne nouvelle. "On te dit de te préparer, d’être bien sûr d’avoir ton passeport, d’être prêt lundi à prendre l’avion pour Paris, glisse-t-il. Alors, tu deviens comme fou, tu es excité et tu te dis qu’il faut attendre deux jours pour savoir. Deux jours, c’est long (rires) !"

Une attente qui n’en était pour certains pas vraiment une, tant l’ouvreur parisien a été étincelant de précision dans le jeu et au pied, lors d’une saison où il aura été titulaire 23 fois sur 27 matches, excusez du peu ! Alors le coq sur le cœur, Joris Segonds s’envole aujourd’hui pour l’Australie avec 41 autres joueurs désireux de montrer à Fabien Galthié qu’il faudra compter sur eux lors de la phase de préparation à la coupe du monde 2023.

Au moment de faire ses premiers pas en bleu, Joris Segonds assure se sentir bien physiquement. "On a enchaîné de gros matches à pression ces deux derniers mois, j’ai eu la chance de ne pas avoir de pépins physiques donc j’ai bien récupéré", dit-il. C’est donc presque frais que le meilleur buteur du championnat va atterrir demain à Sydney pour, dans un premier temps, absorber une quarantaine sanitaire de rigueur, avant de remettre les crampons pour préparer la première confrontation face à l’Australie, le 7 juillet à Sydney. Puis cela va s’enchaîner avec deux autres manches face aux Wallabies, le 13 juillet à Melbourne et le 17 à Brisbane.

Les vacances, Joris n’y pense plus vraiment lorsqu’il survolera le bush australien. Il pensera peut-être à Jean-Claude Béréjnoï, dernier decazevillois qui porta le maillot du XV de France, sélectionné à 28 reprises de 1963 à 1967. Mais un très bref instant, car une cape en équipe de France alimente déjà toutes ses pensées…