Rodez. L’Aveyron au cœur d’une dynamique entrepreneuriale
En cinq ans, le nombre d’entreprises inscrites au registre du commerce et des sociétés a grimpé de 32 %.
Il y a sans doute un paradoxe à l’écrire dans cette période qui dure depuis maintenant cinq mois. Mais le constat est clair et chiffré : les entreprises aveyronnaises vont bien. La CCI de l’Aveyron, sous les commandes de son président, Dominique Costes, qui sollicitera le renouvellement de son mandat en fin d’année, vient de publier les statistiques du nombre des entreprises inscrites au registre du commerce, dont elle a la gestion, depuis cinq ans. Le résultat est sans appel. Il y avait, fin avril 2021, 15 586 entreprises aveyronnaises inscrites au RCS*. Cela représente une progression de 32 % depuis cinq ans. "En moyenne, on est sur 800 créations d’entreprises chaque année avec un taux de pérennité de 76 % à trois ans, détaille le président. Le solde est très largement positif." "Pour être honnête jusqu’au bout, nuance-t-il. On a quand même un certain nombre d’entreprises liées au photovoltaïque (qui sont des structures qui servent à revendre l’électricité des panneaux solaires à EDF, NDLR) et des personnes qui se sont installées en autoentrepreneurs pendant le confinement pour faire de la livraison à domicile. Cela a dû gonfler le chiffre. Mais on voit avec Initiative Aveyron qu’on a toujours beaucoup plus de créations que de radiations. Ce sont des chiffres encourageants et porteurs d’économie pour le territoire." Plusieurs secteurs sont particulièrement actifs, comme l’agroalimentaire, la mécanique et le travail des métaux, les technologies de l’information ainsi que le BTP. De manière générale, comme il l’a répété plusieurs fois depuis le début de l’année, les entreprises aveyronnaises ont, dans leur ensemble, plutôt bien résisté au Covid-19. "La résilience de l’économie aveyronnaise est en partie liée au maillage du territoire et de sa densité en termes d’entreprises, reprend Dominique Costes. On a aussi la chance d’avoir une grande diversité dans les secteurs d’activité. Depuis le début de la crise, avec nos partenaires, nous avons misé sur la stratégie des 3 R : résilience, relance et rebond. On en mesure aujourd’hui les résultats."
Pour autant, l’économie aveyronnaise pourrait voir le ciel s’assombrir dans les prochains mois, avec les nombreuses suppressions d’emplois (750 d’ici à 2025) annoncées chez Bosch, et l’avenir de Sam, dans le Bassin, qui est encore en pointillé. On retrouve d’ailleurs ces points noirs dans les statistiques du nombre de salariés dans le secteur de l’industrie, qui a chuté de 5 % depuis cinq ans (ils sont actuellement 12 810 à l’échelle de l’Aveyron). Les services (+15 %), le commerce (+31 %) et le BTP (+13 %) ont, eux, largement embauché au cours des cinq dernières années. Et selon beaucoup de patrons, elles pourraient être encore plus nombreuses, s’ils n’avaient pas autant de mal à embaucher. "Il faut absolument qu’on arrive développer notre attractivité, reprend Costes. Aujourd’hui, cela plombe notre progression limitée." Pour y répondre, la CCI mise énormément sur ses formations, dont elle ne cesse d’augmenter l’offre. Deux nouvelles ouvriront à la rentrée de septembre dans les locaux de Bourran : un mastère management stratégique et marketing digital et un bachelor concepteur de systèmes d’information.
D’autres idées sont également en train de germer pour les années qui viennent. Face aux difficultés de recrutement des cabinets de comptabilité aveyronnais, une réflexion est en cours sur l’ouverture d’une formation de gestion et de comptabilité. Rien n’est acté pour le moment, mais l’enjeu est de taille. La CCI forme chaque année plus de 1 000 étudiants, en grande majorité en alternance dans des entreprises. Et 56 % des diplômés restent travailler ensuite dans le département.
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