Déconfinement : trouver les clés pour… sortir en toute sérénité

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    Déconfinement : trouver les clés pour… sortir en toute sérénité
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Destination Santé

L’expression serait née en Espagne, au sortir du premier confinement de mai 2020. Le "syndrome de la cabane" est caractérisé par cette angoisse de sortir de chez soi, après une période de vie recluse. Comment oser franchir à nouveau le seuil de sa porte, en toute sérénité ? Eléments de réponse.

" Avec les confinements, nous avons perdu nos repères ", explique Florence Sordes, maître de conférences en psychologie de la Santé à l’Université Toulouse 2 Jean Jaurès. " Ce fut une situation inédite, voire brutale qui a totalement rompu le quotidien. "

Un quotidien qui est soudainement devenu très angoissant, sur fond d’une répétition incessante de mots tels que " virus ", " contaminations ", " pandémie " etc. Sans oublier les décomptes du nombre de morts et les projections souvent sombres et pessimistes quant à la sortie de crise… Dans ce contexte, pour certaines personnes, ce quotidien a été vécu comme une mise sous cloche. Dans une cabane… " Le confinement a agi telle une protection, un cocon ", poursuit l’universitaire. " Ce fut un arrêt sur image. Les personnes qui avaient une vie un peu frénétique se sont retrouvées dans une situation qui a créé un confort, moins de stress au niveau du rythme de vie. En conséquence, il peut aujourd’hui être compliqué d’en ressortir, de se rendre à nouveau au travail etc. " A tel point que certaines personnes considèrent comme insupportable de revoir autant de monde…

Eteindre la télévision ! 

Florence Sordes ne distingue toutefois pas de profils spécifiques. Même si chez certaines personnes, " le déconfinement a exacerbé des problématiques sous-jacentes et jamais révélées ", poursuit–t-elle. Dans pareille situation, l’issue peut bien sûr prendre la forme d’un accompagnement, par un psychologue ou un psychiatre.

" La peur de la maladie, d’être contaminé ou contaminant prend également une place prépondérante ", ajoute-t-elle. Avant de poursuivre : " d’une manière générale, le vécu est très dépendant de ce que le confinement a fait émerger, de ce qu’il a permis de faire, en positif. Et dont il peut être compliqué de sortir aujourd’hui ". En cas de difficulté, l’universitaire toulousaine recommande ainsi " d’aller progressivement à la rencontre de l’autre ". Et ce, dans le respect bien sûr des recommandations sanitaires relatives par exemple au port du masque, selon que l’on trouve en intérieur ou en extérieur. Commencez le cas échéant, par des lieux familiers, appréciés ou des sorties en forêt ou sur des sentiers, loin des foules.

Au-delà, elle insiste sur les effets désastreux sur la santé mentale des " informations anxiogènes. Elles confèrent une incertitude très compliquée à gérer. Qui est en mesure de vivre sur un sol instable ? ". Le conseil est alors tout simple : il s’agit d’" éteindre la télévision ou la radio pour cesser ce flot continu d’informations. Il n’aide pas la personne en difficulté à se rassurer et à sortir. Bien au contraire ".

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